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Appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza : Le vote du Conseil de sécurité retardé

« Il reste impératif qu’Israël fasse de la protection des civils une priorité » a déclaré hier Antony Blinken, avant un vote du Conseil de sécurité de l’ONU, dont l’issue reste incertaine. Le Conseil s’est réuni pour se prononcer sur un appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza. Une déclaration qui vaut son pesant d’hypocrisie et de cynisme, après plus de deux mois de bombardements israéliens ayant fait plus de 17.000 morts, dont 70 % sont des femmes et des enfants et jeunes de moins de 18 ans, outre 46.000 blessés. Il faut ajouter à ces chiffres des centaines de blessés, pour ne pas dire des milliers, qui meurent faute d’une prise en charge, en raison du manque de moyens, de soignants et de place dans les hôpitaux engorgés. Sans compter les disparus, dont les corps sont encore ensevelis sous les décombres ! L’attitude immorale du secrétaire d’État américain n’a décidément d’égale que le soutien illimité apporté par les États-Unis à une opération d’extermination, à laquelle s’opposent aujourd’hui tous les peuples libres de la planète. Sur quel critère se base le responsable américain pour déterminer « l’écart » entre l’intention déclarée de Tel Aviv et les « résultats » ? Plus de la moitié du territoire de Ghaza a été touché par la destruction. Aucune structure n’a été épargnée par les frappes dévastatrices. Dans un bilan approximatif, établi par le ministère de la Santé basé à Ghaza, il est fait mention de la mise hors service de vingt hôpitaux et de 46 centres de soins. Selon le même bilan, 160 centres de santé ont été ciblés par les raids sionistes, ainsi que 102 ambulances transformées en ferraille. D’après la même source, au moins 290 médecins ont été tués depuis le 7 octobre. La lettre inédite d’Antonio Guterres, adressée aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU aura-t-elle un effet, après que la majeure partie de la bande de Ghaza ait été transformée en ruines ? Apparemment aucun. Le vote du Conseil de sécurité de l’ONU a été retardé de plusieurs heures, jusqu’à la fin d’une réunion prévue entre des ministres arabes et le secrétaire d’État américain. Le vote du Conseil est prévu à 22 h 30 GMT. Loin des salons feutrés de l’ONU, « le système de santé à Ghaza est à genoux et ne peut pas se permettre de perdre une seule ambulance ou un lit d’hôpital de plus », a averti hier l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), demandant l’instauration d’un cessez-le-feu « maintenant ». « La situation devient de plus en plus terrible de jour en jour, littéralement au-delà de l’imaginable », a déclaré le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, devant la presse à Genève. « Les patients perdent leur sang sur le sol, les services de traumatologie ressemblent à des champs de bataille », a rapporté le porte-parole de l’OMS. « Cette cruauté doit cesser. Nous avons besoin d’un cessez-le-feu et nous en avons besoin maintenant », a-t-il déclaré. Même en Cisjordanie, qui se trouve sous la gestion plus ou moins réelle de l’Autorité palestinienne, la violence s’est intensifiée depuis le 7 octobre. Hier, six Palestiniens sont tombés sous les balles de l’armée israélienne. Au total, ce sont plus de 260 Palestiniens qui ont été tués en Cisjordanie, soit par les soldats ou les colons.

Mohamed Mebarki

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