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La Palestine plurielle souffre du même occupant : Khan Younes, Bethléem, une seule tragédie

Ghaza compte ses morts, un exercice macabre qui lui a été imposé depuis le 7 octobre. Dans un dernier bilan publié par le ministère de la Santé établi dans l’enclave assiégée, meurtrie et martyrisée, il est fait état de plus de 20.400 victimes, en majorité des enfants, des adolescents et des femmes. À défaut de pouvoir anéantir le mouvement de résistance Hamas, le régime sioniste de Tel Aviv est en train d’effacer toute trace de vie de la surface de Ghaza. De Beit Lahia à Rafah, en passant par Jabaliya et Khan Younes, c’est la désolation totale sur une terre où la mort et la faim sont devenues les deux choses les plus partagées, par une population abandonnée de tous. Une population qui a appris dans la douleur à ne plus compter sur les organisations internationales ni sur les États, qui ont fait des droits des peuples un fonds de commerce, encore moins sur des États arabes « frères », paralysés par les divisions et les clivages, où le rapport de forces tend à être à l’avantage des pays normalisateurs et ceux inscrits sur la liste d’attente. Dans un contexte international marqué par la désinformation, même la solidarité exprimée par les peuples n’a pas échappé aux tentatives de manipulation. Des réunions en série ont été tenues aux Nations-Unies, à leur Conseil de sécurité, à la Ligue arabe, ou encore à l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI). Des rencontres marathoniennes ont eu lieu à tous les niveaux en Europe et un peu partout ailleurs, sans que cela n’apporte ne serait-ce qu’une étincelle d’espoir à un peuple sacrifié sur l’autel des intérêts et des lâchetés. Ce n’est certainement pas la tenue jeudi prochain d’une session du parlement arabe qui serait en mesure de changer quoi que ce soit à la donne ! Dans un communiqué publié hier dimanche par l’agence de presse du Koweït, le parlement arabe, une structure copiée sur le modèle du parlement européen, a indiqué qu’il va préparer un plan visant à soutenir la diplomatie arabe, afin de mettre un terme à l’agression israélienne ! Ce sera sans aucun doute une nouvelle réunion sans aucun impact. Pendant ce temps, l’armée israélienne poursuivra son entreprise destructrice et les Américains vont continuer à apporter toute leur aide matérielle, diplomatique et médiatique à Tel Aviv. En apparence, l’objectif tracé par Israël est l’éradication du mouvement Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Mais cet objectif justifie-t-il tout le désastre humain provoqué par l’appareil militaire sioniste ? Apparemment, il y a d’autres enjeux que l’on évite d’aborder. Certains régimes arabes, même s’ils ne l’expriment pas ouvertement, ne cautionnent pas seulement la mise à mort de Hamas, mais vont plus loin encore en souhaitant la « disparition » de la question palestinienne. C’est d’ailleurs cette triste réalité que certains régimes arabes tentent de dissimuler hypocritement, mais en vain. Des clans politiques parmi les plus influents s’activent depuis des années à dissoudre la question palestinienne dans les eaux de leurs compromissions illimitées. Hier, à Bethléem en Cisjordanie, un voile de tristesse s’est emparé de la ville, qui selon la tradition chrétienne a vu la naissance du Christ. À la veille de Noël, les Palestiniens de confession chrétienne ont tenu à exprimer leur solidarité avec la population de Ghaza. Après tout, ils sont concernés, eux qui font face tous les jours aux exactions des militaires et des colons israéliens. Dès lors qu’il s’agit d’un problème de colonisation et d’occupation, il n’y a plus de place aux clivages confessionnels !

Mohamed Mebarki

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