À défaut de pouvoir influer sur le cours des évènements, le Maroc joue les trouble-fêtes. Sur les dossiers du Sahel, le Royaume chérifien veut saborder les efforts internationaux visant à normaliser la situation au Mali, Niger et Burkina-Faso. Le tout au détriment de l’Algérie. Cela fait quelques jours que les relations algéro-maliennes sont au plus bas. Les autorités putschistes de Bamako ont peu apprécié la venue à Alger de leaders du mouvement Azawad, partenaires des Accords d’Alger, et ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. L’Algérie a fait de même et a même rappelé son représentant pour « consultations ». Quelques semaines auparavant, au mépris des accords de paix et de sécurité d’Alger, les troupes maliennes, appuyées des mercenaires de Wagner, avaient pris des villes du Nord, dont Kidal, provoquant des exodes parmi les populations locales. C’est la plus grave crise diplomatique entre les deux pays voisins depuis le double coup d’État de 2020 et 2021. Au même moment, les relations se sont tendues également, mais à une moindre intensité, entre l’Algérie et Niamey. Le Niger a multiplié les revirements vis-à-vis d’Alger, qui a pourtant proposé ses bons offices à plusieurs reprises. Mieux, l’Algérie a été l’un des rares pays de la région à plaider pour la primauté d’une solution politique au détriment d’une intervention militaire pour régler la crise née du coup d’État de juillet 2023. Cela n’est probablement pas dû au hasard. Avant-hier dimanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nacer Bourita, a reçu ses deux homologues des deux juntes au pouvoir à Bamako et à Niamey. Les deux ministres ont « remercié » le Royaume chérifien, à qui ils ont même attribué un rôle imaginaire de médiateur, dans une zone dans laquelle Rabat est quasiment absente et où elle n’exerce aucune influence, si ce n’est la présence de quelques sociétés de service et d’agences bancaires, sans réel impact sur les économies locales. Mais cela n’est pas tellement grave. Le plus incompréhensible et surtout dangereux est sans doute d’autres actions, visant carrément et clairement la stabilité de l’Algérie. Outre des pages sur les réseaux sociaux critiquant sévèrement notre pays, des activistes, sans doute virtuels pour leur écrasante majorité, lancent des appels à la sédition visant des populations du Sud, tandis que d’autres s’occupent d’appeler à des manifestations devant les ambassades algériennes de par le monde. Cela rappelle les interventions intempestives de l’ambassadeur du Maroc aux Nations-Unies. Ces pratiques montrent à quel point les appels marocains visant à « tendre la main » à l’Algérie sont « faux » et ne sont jamais sincères. Bien au contraire, leur but est de masquer la véritable face d’un Royaume belliciste, qui se cache derrière une fausse « fraternité » pour s’attaquer à son grand voisin de l’Est. Les dirigeants marocains sont visiblement animés de la plus mauvaise des intentions envers l’Algérie, cela se démontre de jour en jour, même si comme à chaque fois, ces manœuvres échoueront.
Akli Ouali
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