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Manufacture de tissage et finissage à Biskra : Une entreprise et des employés à bout de souffle

Les travailleurs de la manufacture de tissage et finissage de Biskra « TIFIB » sont privés de salaires depuis plus de six mois. Ils sont à bout de souffle et ne savent plus à qui s’adresser pour faire entendre leurs voix afin de régler cette situation, a indiqué un groupe d’entre eux lors d’une rencontre avec la presse locale. Leur seul souhait est que cette entreprise publique économique organisée en société par actions (EPE/SPA) soit sauvée de la faillite, que les machines reprennent du service et qu’ils recommencent à produire des tissus et ainsi engranger des dividendes et sortir la tète de l’eau. « Nous ne comprenons pas comment une telle unité est délaissée alors que le marché du tissu est en pleine expansion. Nous avons un savoir-faire et des capacités que certains ne veulent plus exploiter pour des raisons inavouées. Quel travailleur algérien peut tenir sans salaire pendant des mois ? Notre unité agonise mais elle n’est pas morte. Elle peut échapper à la banqueroute mais rien n’est fait pour cela », a souligné un technicien de cette usine, lequel y travaille depuis plus d’un quart de siècle. « Jai épuisé toutes mes ressources. Pour tenir le coup et faire manger mes enfants, je me suis endetté auprès d’amis et de membres de la famille. J’ai honte d’aller chez l’épicier du quartier. Je lui dois déjà plus de 50.000 dinars. Même notre syndicat semble dépassé par la situation. Quand verra-t-on le bout du tunnel ? », a geint un autre. Pour appel, cette unité industrielle (ex-Sonitex) produisait des tissus de laine et de poils mélangés, de soie, en fibres chimiques, aramides, viscose et en satin. Elle procédait à la teinture des articles textiles confectionnés et produisait du linge de maison en laine et en fibres synthétiques. Elle a connu son âge d’or dans les années 1980. Intégrée au groupe industriel et commercial de l’Algérienne des textiles (Texalg), elle emploie actuellement quelque 200 travailleurs. Avant que ses déboires ne commencent dans les années 2010 avec l’inondation du marché de produits turcs et chinois, elle en comptait plus de 500. « Est-elle vouée à la disparition ? », s’interrogent ses employés, lesquels redoutent des jours plus sombres que jamais pour eux et leurs familles. Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’alimentation en courant électrique y a été suspendue à cause d’une grosse facture de consommation électrique non-honorée auprès de Sonelgaz-Distribution, a-t-on appris.

       

Hafedh Moussaoui

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