La campagne de consolidation du Programme Élargi de Vaccination (PEV) de routine, pour les enfants de moins de cinq ans, a été lancée en début de semaine à Annaba et se poursuivra jusqu’au 4 janvier prochain. Cette campagne intervient dans un contexte post-Covid, empreint de quelques retards dans la mise à jour du PEV, en raison de ladite pandémie. Les experts affirment que toute baisse de la couverture vaccinale au niveau national ou régional expose la population générale à la résurgence des maladies à prévention vaccinale, avec des cas isolés ou épidémiques.
Il est à relever qu’entre 2018 et 2019, plus de 50.000 cas de rougeole ont été notifiés, ayant entraîné 49 décès au niveau national. La vaccination de rattrapage, définie par l’autorité sanitaire, est l’action de vacciner un individu qui pour une raison quelconque (retard, rupture de stock, difficulté d’accès au vaccin, réticence, interruption des services, etc.) n’a pas reçu ou manqué des doses de vaccin auxquelles il peut prétendre, conformément au calendrier national de vaccination. Le dépistage du retard vaccinal doit s’effectuer dans les unités de Protection Maternelle et Infantile (PMI), et autres structures de santé, publiques ou privées, par la vérification du carnet de vaccin, obligatoire à chaque consultation médicale, et lors des vaccins de rappel. Les recommandations de la tutelle à cette fin sont très claires : « En l’absence de document vaccinal, l’enfant est considéré comme non-vacciné et une revaccination devient nécessaire », affirment des médecins pédiatres, qui assurent qu’il n’y a pas de risque à administrer des doses supplémentaires pour les vaccins HBV, HIB, PCV, Polio et ROR, en respectant les délais. Par ailleurs, il convient de souligner que la crise sanitaire de la Covid-19 a engendré un net recul des vaccinations des enfants à l’échelle mondiale et nationale, entraînant une résurgence de certaines maladies évitables par la vaccination. Cette campagne de rattrapage est la deuxième de l’année, après celle entreprise à la période estivale, du 30 mai au 15 juin passés. Cette dernière s’est concrétisée par 542.508 vaccinations, tous antigènes confondus. Ce sont ainsi 217.000 enfants rattrapés dont 43.000, soit 20 %, étaient zéro dose. « La surveillance de la couverture vaccinale, seul moyen pour réduire significativement la morbidité et la mortalité attribuables aux maladies cibles contrôlables par la vaccination, demeure un impératif », explique un médecin de l’Établissement Public de Santé de Proximité (EPSP) d’El Bouni. « La réduction de la morbidité et mortalité est obtenue lorsqu’on atteint un taux de couverture vaccinal national et un taux par wilaya d’au moins 95 % pour tous les vaccins », ajoute notre interlocuteur. À relever que l’Algérie a effectué des pas de géant concernant l’infléchissement du taux de mortalité infantile, qui est passé de 230 décès pour 1.000 naissances en 1985 à 17,7 décès pour 1.000 naissances en 2022. D’où la poursuite des campagnes de rattrapage, dont celle qui se tient actuellement, dédiée aux enfants de moins de cinq ans.
Z. A.
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