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Il avait fait l’actualité de 1988 à 1994 : Khaled Nezzar n’est plus

Khaled Nezzar n’est plus. Le général à la retraite et ancien ministre de la Défense est décédé hier à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue maladie. L’information a été rapporté par le site appartenant à son fils, avant d’être relayée par les médias publics, la radio algérienne en premier lieu. Né à Seriana dans la wilaya de Batna en décembre 1937, il a occupé le poste de commandant des forces terrestres et de vice-chef d’état-major de l’ANP en 1987, puis celui de ministre de la Défense de 1990 à 1993. Auparavant, il avait dirigé entre autres la 5ème région militaire dont le siège se trouve à Constantine. L’opinion publique avait commencé à connaitre son nom en 1988 ; lorsque Chadli Bendjedid à l’époque président de la République lui confia la responsabilité de l’état de siège, qui venait d’être proclamé suite aux douloureux évènements d’octobre de la même année. Pour faire face aux troubles, Khaled Nezzar a-t-il donné l’ordre de tirer à balles réelles ? La question ne cesse de susciter des avis partagés jusqu’à aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, moins de quatre ans plus tard, il est appelé à jouer un rôle politique important après la démission, le 12 janvier 1992, de Chadli Bendjedid et l’interruption du processus électoral ayant permis au Front islamique du salut de dominer les élections législatives du 26 décembre 1991. A la mi-janvier, un Haut Comité d’Etat (HCE) est mis en place, et Khaled Nezzar en est membre aux côtés de Mohamed Boudiaf, ramené de son exil au Maroc, et remplacé par Reda Malek après son assassinat, Ali Haroun, Ali Kafi et Tedjini Haddam. Il fut l’un des membres les plus influents. De nombreux Algériens se rappellent de son intervention à la télé après les évènements de Guemar. En 1993, il a échappé à un attentat après l’explosion d’un véhicule piégé à El Biar au passage de son cortège. Il s’est retiré des affaires politiques après l’arrivée de Liamine Zeroual ; mais son nom a continué à occuper une place de premier ordre dans les médias algériens et internationaux. De l’affaire Habib Souadia aux déboires judiciaires, le défunt n’a pas manqué de faire l’objet de controverses. Tout ce qui a été dit à son sujet a été évoqué dans le cadre de spéculations politiques. Le 14 mai 2019, il est convoqué par le tribunal militaire de Blida pour être entendu comme témoin dans l’affaire impliquant Saïd Bouteflika, les généraux à la retraite Toufik et Tartag ainsi que  Louisa Hanoune. Ce n’est qu’après l’investiture de Abdelmadjid Tebboune, que le nom de Khaled Nezzar a complètement disparu des radars, inaugurant une retraite politique qui n’a pas tout livré.

Mohamed M

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