L’atelier de l’audiovisuel de la maison de la culture Moubarek El Mili vient d’obtenir sa première distinction à l’international. Dénommé Sefar Animation Studio, l’atelier est spécialisé dans la production des films de dessins animés. Encadré par le technicien Antar Daâdouche, il a été primé, tout récemment, au festival international des droits des enfants, tenu du 20 au 24 décembre 2023 à Tunis. Une première. En effet, cette boite de production audiovisuelle a participé au prestigieux festival avec l’un de ses deux films de dessins animés et a remporté le premier prix. L’œuvre cinématographique primée, longue de 10 minutes 24 secondes, porte le titre de « Trade ». « C’est un film d’animation réalisé par l’équipe de l’atelier de l’audiovisuel de la maison de la culture Moubarek El Mili. Il sensibilise aux droits humains de l’enfant. Le film raconte l’histoire d’un gamin qui cueillait des fruits dans le jardin familial et les vendait à un commerçant. Mais il ne savait pas que le commerçant l’exploitait : il lui accordait, en réalité, une contrepartie de valeur inférieure au volume de fruits qu’il recevait de l’enfant. Sensibilisé, le gamin devient plus conscient de ses droits et il cesse de se laisser tromper par l’indélicat marchand », nous dira le producteur, Antar Daâdouche. En guise de commentaire sur le contenu développé par le film, Daâdouche dira : « La majorité des enfants ignorent leurs droits. Aussi, on doit les sensibiliser à ces questions afin de les prémunir contre les actes d’exploitation dont ils pourraient faire l’objet. Et les films d’animation constituent un excellent moyen de sensibilisation pour l’ascendant qu’ils ont sur l’enfance ». Lors de notre virée au siège de Sefar Animation Studio, jeudi 28 décembre, on a rencontré l’ensemble de l’équipe de production, de retour de Tunisie. Interrogé sur les objectifs à long terme de son atelier d’audiovisuel, Antar Daâdouche nous dira : « Il est clair pour nous ; nous voulons investir le monde de la production des films d’animation. La réussite de Trade constitue pour notre équipe un encouragement de tout premier ordre. Nous avons produit jusqu’à présent deux films de dessins animés et ils ont tous les deux eu une respectable audience ». Daâdouche souligne que son équipe maîtrise de mieux en mieux le dessin numérique et les techniques d’animation des personnages. « Le studio compte deux dessinatrices douées dans la création des personnages et des arrière-plans, une technicienne spécialisée dans l’animation des personnages, un scénariste qui est également romancier et qui nous fournit en récits pour nos films, des producteurs de musiques et d’éléments sonores (bruitage), une interprète de voix et bien d’autre techniciens », a-t-il précisé. Et malgré l’insuffisance des équipements mis à leur disposition et l’inexistence d’un marché pour les films d’animation, l’équipe de Antar Daâdouche ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Malgré les contraintes, l’équipe voit grand. On a relevé un premier défi, à savoir la maitrise du dessin numérique et l’animation. Et notre actuel défi est d’arriver à produire, en série, des films de dessins animés », dira notre interlocuteur. Pour sa part, le scénariste et écrivain Abdelbassat Amoura précise qu’il s’applique à fournir l’équipe de production en récits facilement convertibles en dessins. « J’écris des scénarios qui permettent aux storyboarders de transcrire le scénario en images, tout en tenant compte du public visé et des objectifs pédagogiques recherchés par la production finale », a-t-il souligné. Crée en juin 2022, l’atelier de l’audiovisuel de la maison de la culture Moubarek El Mili compte déjà dans son palmarès deux films de dessins animés. Outre l’animateur et le scénariste, l’équipe de production compte sept autres membres : Khawla Kerdoud, Chouaïb Zegrour, Amina Bahbah, Okba Salhi, Meriem Sidi Aissa, Sabr Benaskeur et Fahima Tabet. Bon vent.
K. B.
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