L’Algérie, qui a été élue en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies au mois de juin dernier, a entamé depuis hier son mandat. Pendant deux ans, notre pays portera les couleurs et la voix de l’Afrique, ce continent qui aiguise l’appétit des grandes puissances et des pays émergents, tant il renferme des richesses naturelles inestimables et de précieuses potentialités humaines. Forcément, le monde entier et notamment les « maitres du monde » qui cherchent des débouchés à leurs produits, de la main-d’œuvre bon marché et des matières premières abondantes et pas chères, a les yeux rivés sur le continent noir. Mais il ne faut surtout pas se tromper et considérer ce soudain intérêt pour l’Afrique comme l’expression d’un retour à de meilleurs sentiments d’un occident arrogant. En l’occurrence, le chassé-croisé des dirigeants des grandes puissances sur les terres africaines présente très souvent des relents néocolonialistes. C’est à qui réussira le premier à prendre le jackpot dans de nombreux pays très vulnérables. Nous assistons en effet à une sorte de course à l’échalote de la part des pays occidentaux, plus que jamais soucieux de doper et de remettre à flot leurs économies, lourdement impactées par la guerre en Ukraine, alors qu’elles étaient déjà en convalescence post-covid-19. C’est dire que l’Afrique se présente, une fois n’est pas coutume, non pas comme une victime expiatoire, qui a vocation à servir de tube digestif et d’escarbot à l’occident envahissant, mais comme un partenaire incontournable avec lequel on doit traiter avec sérieux et respect. Cela étant dit, et en plus du poids géopolitique de l’Union africaine dans le concert des nations, le continent noir pourra désormais compter sur l’entregent de l’Algérie et de ses réseaux diplomatiques qu’elle va actionner pour faire entendre la voix de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité. Et Dieu sait à quel point le continent a tant besoin de relayer ses bruits et ses chuchotements, à fortiori dans ce contexte géopolitiquement « crisogène », marqué par une inflation de coups d’État, notamment dans des pays du Sahel ouverts aux quatre vents des ingérences étrangères souvent intéressées. L’Algérie qui a un crédit et un capital symbolique non négligeable ne se fera pas prier pour jouer ce rôle de médiateur, afin d’étouffer les foyers de tension qui s’allument un peu partout sur le continent. Après avoir été désignée « Mecque des révolutionnaires », l’Algérie est appelée à être la voix de la paix en Afrique.
Par Imane B.
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