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Les liens de sang

La lutte contre le terrorisme, sous toutes ses formes, le crime organisé et la migration clandestine ont toujours constitué des défis majeurs, que l’Algérie et la Tunisie sont tenues de relever, dans le cadre d’une étroite coordination. Il y va de la stabilité des deux pays. Algériens et Tunisiens ont de tout temps accordé une importance capitale à la coopération sécuritaire, sans tomber dans les à priori problématiques, comme cela est légion entre la plupart des pays arabes. Alger et Tunis partagent depuis les premières années de l’indépendance la conception d’une sécurité régionale intégrée. D’autant plus que la question sécuritaire constitue aujourd’hui une équation à plusieurs inconnues : les réseaux jihadistes tunisiens ayant participé aux combats en Syrie et en Libye, la situation chaotique dans ce pays exposé à l’immigration clandestine subsaharienne et aux trafiquants de drogue et d’armes, ainsi qu’à la mafia des frontières. Lorsque Brahim Merad souligne « la nécessité de protéger les régions frontalières communes entre l’Algérie et la Tunisie, contre les nouvelles menaces sécuritaires, notamment la migration clandestine », il ne fait que perpétuer une ligne de conduite largement partagée. « Il est primordial pour garantir l’efficacité de l’approche de développement, de sécuriser nos régions frontalières communes et de les protéger contre les nouvelles menaces sécuritaires, notamment la migration clandestine, et ce en intensifiant la concertation et la coordination, conformément à la teneur de l’accord sécuritaire signé entre les deux pays en mars 2017. » C’est ce qu’a affirmé le ministre algérien de l’Intérieur, à l’ouverture des travaux de la 1re session de la Commission bilatérale de promotion et de développement des régions frontalières algéro-tunisiennes. À ce stade, Algériens et Tunisiens sont plus que convaincus de la nécessité de répondre en premier lieu aux attentes des populations frontalières en matière de développement socio-économique. C’est une condition incontournable pour répondre aux menaces représentées par les agissements de la mafia des frontières. C’est en œuvrant pour la stabilité et le bien-être des populations frontalières que les deux États pourront répondre efficacement à toutes les menaces sécuritaires, sans être obligés de mobiliser de gros moyens. Fortes d’un héritage et d’un patrimoine culturel et social partagés, les populations frontalières des deux pays constituent une garantie durable pour la sécurité, dès lors que leurs préoccupations sont prises en charge et intégrées dans une stratégie commune. Le partenariat, c’est ça aussi ! Les Algériens n’ont pas oublié que la Tunisie a constitué une véritable base arrière pour l’Armée de Libération Nationale (ALN). Dans huit jours, les deux pays vont commémorer les événements douloureux de Sakiet Sidi Youcef : un argument historique de taille, qui démontre le passé et le destin communs. Le 8 février 1958, la terre a été irriguée avec le sang des deux peuples. Au niveau purement symbolique, la tradition diplomatique retiendra le fait que les dirigeants tunisiens consacrent leur première visite officielle à l’étranger à l’Algérie. Cette tradition a été néanmoins brisée par Moncef Marzouki, qui s’est toujours distingué par une haine sans limite de l’Algérie, en reprenant à son compte la propagande du Makhzen ?

Mohamed Mebarki

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