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L’Algérie débute  son mandat de membre non permanent : Pour une réforme du Conseil de sécurité

L’Algérie a entamé officiellement son mandat de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2024-2025. Du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2025, elle siègera aux côtés de la Slovénie, la Guyane, la Sierra Leone et la Corée du Sud, des pays élus en même temps qu’elle, le 6 juin 2023. 184 pays, soit 95 % des voix, ont voté en faveur de l’Algérie, qui obtient ainsi un siège non permanent la quatrième fois dans cette institution onusienne, dominée depuis sa création en 1945 par les cinq membres permanents ayant le droit de véto. La première fois a été au début de la présidence de Houari Boumediene, la seconde sous celle de Chadli Bendjedid et la troisième fois lors du second mandat de Bouteflika. Que va apporter l’Algérie et quelles sont ses priorités ? Sa détermination « à focaliser ses efforts pour le renforcement de la paix et la sécurité internationales » servira-t-elle à faire bouger les positions en ce qui concerne la situation catastrophique qui prévaut à Ghaza ? « L’Algérie veillera à porter la voix des pays arabes et africains et à assurer la défense des intérêts stratégiques communs sur les différentes questions relevant des compétences du Conseil de sécurité », avait annoncé un communiqué de la présidence en juin dernier, au lendemain du vote à l’ONU. Depuis le 7 octobre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a échoué à quatre reprises à adopter une résolution en vue d’imposer un cessez-le-feu à Ghaza, pour permettre à plus de deux millions de Palestiniens de recevoir ce dont ils ont besoin. À chaque fois, c’est le droit de véto, essentiellement étatsunien, qui provoque le blocage du Conseil de sécurité et sa paralysie. À cet égard, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU avait déclaré au sujet de la question du droit de véto au Conseil de sécurité : « C’est la réforme ou la rupture ». L’Algérie va-t-elle plaider pour l’élargissement du droit de véto aux pays représentant l’Amérique du Sud, l’Afrique ou les Caraïbes ? L’importance de renforcer la présence des pays africains parmi les membres permanents du Conseil de sécurité est une question cruciale et qui ne date pas d’hier. « Avec ses 54 pays membres et 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente plus d’un quart des membres de l’ONU, 18 % de la population mondiale et 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité ». N’est-il pas légitime que ce continent revendique au moins deux sièges permanents au Conseil de sécurité, et cinq membres non permanents au lieu des deux que le continent occupe depuis 1965 ? À défaut d’une réforme en profondeur, ce qui demeure très problématique à l’heure actuelle et à moyen terme, l’Algérie pourrait appeler à la révision du droit de véto, en exigeant à ce qu’il ne soit pas utilisé dans les crises humanitaires graves comme c’est le cas aujourd’hui à Ghaza, où deux millions de Palestiniens risquent l’extermination dans l’indifférence totale, pour ne pas dire avec la complicité des puissances occidentales et des régimes arabes. Un siège de membre non permanent lui donne déjà accès à de nombreuses responsabilités et « une place de choix dans les débats sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Au cours de son mandat, elle ne va pas manquer de tout mettre en œuvre pour promouvoir les intérêts du continent africain.

Mohamed Mebarki

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