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Politique Africaine de L’Algérie : des paroles et des actes

Accueilli à son arrivée avant-hier mardi soir en Algérie par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, le président de la Sierra Leone a été reçu hier par Abdelmadjid Tebboune. Julius Maada Bio aura également des entretiens avec d’autres responsables algériens, cette visite, prévue pour trois jours, intervient au lendemain du début du mandat des deux pays, l’Algérie et la Sierra Leone, en tant que membres non permanents du Conseil de sécurité. Au-delà de l’aspect protocolaire et des relations bilatérales, elle revêt surtout un aspect stratégique et une portée internationale, qui dépasse de loin les intérêts d’Alger et de Freetown. Tout en œuvrant au développement des relations politiques et économiques entre les deux pays, Abdelmadjid Tebboune et Julius Maada Bio vont saisir cette opportunité pour se concerter pour une approche commune, en vue de défendre efficacement les intérêts du continent africain. Avec ses 54 pays membres et 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente plus d’un quart des membres de l’ONU, 18 % de la population mondiale et 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. Cet argument, qui plaide pour une meilleure représentation de l’Afrique au sein des institutions internationales et notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, est assez puissant pour donner aux deux pays une légitimité continentale indiscutable. Leur statut de membres non permanents au Conseil de sécurité leur ouvre non seulement l’accès à de nombreuses responsabilités, mais devrait renforcer leur influence, s’ils arrivent à adopter une démarche concertée et résolue. Au moment où les cercles décideurs à Tel-Aviv laissent entendre qu’ils sont en train de négocier le déplacement des Palestiniens hors de Ghaza et vers des pays africains, notamment la République Démocratique du Congo, l’Algérie et la Sierra Leone en leur qualité de membres, même non permanents, du Conseil de sécurité, sont tenues de renforcer leur position pour éloigner l’Afrique d’un problème de colonisation, qui ne la concerne pas. La question de l’avenir de la population palestinienne après le conflit semble constituer d’ores et déjà un des sujets brûlants entre Tel-Aviv et ses alliés. Elle est à prendre au sérieux, afin d’éviter aux Palestiniens de se réveiller sur une autre « Nakba », pire que celle de 1948. Les Américains ont certes dénoncé cette sortie de deux ministres israéliens d’extrême droite, en la qualifiant de « rhétorique incendiaire et irresponsable », mais rien ne garantit l’absence de caution secrète de Washington. Il est à souligner que le ministre israélien de la Sécurité nationale avait appelé lundi à un retour des colons dans la bande de Ghaza et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire de son collègue des Finances.

Mohamed M.

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