Les autorités de la wilaya de Batna tablent sur la nouvelle conduite de transfert d’eau depuis la station de pompage d’Ain Kercha (Oum El Bouaghi) jusqu’au barrage de Koudiat Medouar, près de Timgad, pour renforcer l’alimentation en eau potable (AEP) et l’irrigation agricole.
Le volume d’eau transféré du barrage de Beni-Haroun (Mila) vers celui de Koudiat Medouar, via la station de pompage d’Ain Kercha, atteindra, après la réception et la mise en service de cette nouvelle conduite, les 400.000 m3/jour, dont 180.000 m3 seront destinés à l’AEP, après traitement, tandis que le reste servira à l’irrigation agricole, selon les explications données au ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, lors d’une récente inspection du projet. M. Derbal, qui avait alors souligné la « grande importance de ce projet pour les wilayas de Batna et de Khenchela, notamment pour la fourniture d’eau potable aux populations », avait donné de fermes instructions aux responsables de la société Cosider Canalisations, en charge des travaux, pour renforcer le chantier et fournir un effort supplémentaire pour livrer le projet dans les délais impartis. L’opération, pour laquelle un investissement public de 20 milliards de DA a été consenti, est destinée, selon le wali de Batna, Mohamed Benmalek, à remédier aux problèmes techniques constatés sur les deux premières canalisations, et aux pannes fréquentes qui les ont affectées, occasionnant d’importantes fuites, a insisté le chef de l’exécutif local. Les pannes ont occasionné des pertes d’eau considérables tout le long du transfert Beni Haroun-Koudiat Medouar, créant ainsi une situation de pénurie exacerbée alors par une faible pluviométrie. Toutefois, selon le directeur des Ressources en eau, Djoudi Bensalah, l’approvisionnement en eau devrait s’améliorer de manière significative dans les 18 communes de la wilaya de Batna alimentées depuis le barrage de Koudiat Medouar, grâce à la mise en service de la nouvelle conduite de 24 km. Selon lui, le manque à gagner enregistré dans toute la wilaya sera réduit à 20.000 m3 au plus, alors qu’il est actuellement de l’ordre de 80.000 m3. La dotation par habitant en matière d’eau potable, variant actuellement entre100 et 120 litres/jour, passera à 160 jusqu’à 180 litres/jour, en particulier dans les grandes agglomérations comme Batna et Barika. Selon M. Bensalah, le volume d’eau du barrage de Koudiat Madouar traité par jour, destiné aux wilayas de Batna et de Khenchela, devrait passer de 113.000 m3, actuellement, à 200.000 m3, et ce, sans compter la remise en service de la station de traitement mitoyenne du barrage (actuellement à l’arrêt en raison du faible niveau d’eau dans le bassin de l’ouvrage).
Soutenir l’irrigation agricole à Batna
Selon cette même source, l’exploitation de la première partie de la station de traitement bénéficiera aux agriculteurs en leur fournissant de l’eau d’irrigation, notamment vers le périmètre agricole de la commune de Chemora qui s’étend sur une superficie de 7.287 hectares, puis, dans un second temps, vers d’autres périmètres dans plusieurs autres communes. La réparation et la rénovation des deux anciennes canalisations de transfert sur une distance de 24 km (ce qui représente la deuxième partie du projet), permettront, pour leur part, de réduire substantiellement les fuites, permettant ainsi au barrage de Koudiat Medouar de mettre environ 1 million de m3 d’eau par jour, au titre des grands transferts, à la disposition des wilayas de Batna et de Khenchela, contribuant de la sorte à l’extension des zones irriguées.
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