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Traite d’êtres humains : La lutte s’organise à Batna

Les services de formation de la Sûreté nationale de Batna ont organisé, lundi 18 mars, en coordination avec les autorités judiciaires, une conférence régionale intitulée : « Techniques spéciales d’enquête sur les délits de trafic de migrants ». L’objectif était de renforcer la coopération entre la police et la justice pour lutter contre la traite des personnes, un crime et une violation flagrante des droits de l’Homme.

Chaque année, des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants tombent entre les mains de trafiquants, que ce soit dans leur propre pays ou à l’étranger. Après des enquêtes menées sur les activités des passeurs et des jeunes tentant de traverser la mer Méditerranée, des spécialisent notent qu’il est difficile de localiser les « harraga » une fois qu’ils auront coupé tout contact avec leurs proches. En effet, une fois en route vers l’Europe, ils détruisent leurs documents d’identité pour éviter d’être refoulés et dirigés vers un centre d’accueil européen si les gardes-côtes ou des navires de sauvetage les interceptent en mer. Selon diverses sources, les « harraga » de Batna paient chacun plus de 100.000 dinars à des passeurs opérant le long du littoral. Pour cela, ils doivent rassembler des sommes d’argent considérables, en plus d’investir collectivement dans un GPS (Système de Positionnement Global, NDLR) coûtant jusqu’à 40.000 dinars, une embarcation et un moteur pour environ 400.000 dinars. Les risques encourus sont énormes, mais les jeunes aspirant à un « avenir meilleur » sont prêts à tout pour réaliser leurs « rêves ». Certains juristes soulignent que les conventions internationales relatives à l’accueil des immigrants ou des réfugiés s’appliquent généralement aux personnes fuyant un pays en proie à des troubles politiques, éthiques ou autres menaces graves pour leur vie. Les ambassades et les consulats interviennent pour assister légalement leurs ressortissants dans d’autres pays. Cependant, pour les immigrants entrés clandestinement dans un pays étranger, les solutions sont plus difficiles à trouver. A noter que la loi algérienne prévoit des peines d’emprisonnement pour ceux qui tentent de quitter illégalement le territoire national. En vertu de l’article 175 du code pénal, les contrevenants risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende pouvant aller jusqu’à 60.000 dinars. Les passeurs encourent quant à eux des peines encore plus sévères, allant jusqu’à dix ans de prison.

Nasreddine Bakha

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