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Pax americana ?

Il se confirme de plus en plus que les Etats Unis seraient plus que jamais décidés à faire pression pour régler définitivement le dossier fumant du Sahara occidental. On sent en effet comme un parfum d’une «pax americana» en préparation au Maghreb via le règlement de la question sahraouie.   Ce weekend l’ambassadeur d’Algérie à Washington, M Sabri Boukadoum a en effet reçu la visite de Joshua Harris, le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique du Nord, pour «discuter du renforcement des relations bilatérales et d’évoquer plusieurs questions régionales d’intérêt commun, notamment celle inhérente au Sahara occidental» .L’information aurait pu être banale; n’était que l’adjoint d’Antony Blinken était également allé rencontrer hier l’ambassadrice du royaume du Maroc, la princesse Lalla Joumala, pour, sans doute, examiner les mêmes dossiers ou presque. La simultanéité des deux tête-tête entre le diplomate américain et les ambassadeurs d’Algérie et du Maroc laisse fortement suggérer qu’il y a été surtout question du dossier sahraoui  Lors de sa deuxième visite en Algérie au mois de décembre dernier, le sous-secrétaire d’Etat adjoint Joshua Harris avait clairement indiqué que son pays était «préoccupé» par l’escalade militaire entre le Maroc et le front Polisario qui dure depuis nombre 2020 au niveau de la zone tampon d’El Guerguerat. Le Département d’Etat américain a précisé sur indiqué sur la plate-forme X que Joshua Harris et Boukadoum ont réitéré «l’engagement des Etats-Unis à travailler en étroite collaboration pour atteindre des objectifs bilatéraux et régionaux communs ». «Par objectifs régionaux communs» le département d’Etat fait allusion à la question sahraouie pour laquelle l’administration Biden met tout son poids pour lui trouver une solution acceptable.  L’Algérie refuse catégoriquement de signer un chèque en blanc aux Américains qui «roulent» clairement pour les intérêts du makhzen et son fumeux plan d’autonomie. Autrement dit, les Etats Unis sont loin d’être neutres dans cette histoire puisqu’ils continuent de ressasser la formule de «sérieux, crédible et réaliste», en parlant de ce plan, foulant ainsi aux pieds les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Pour autant, cet activisme américain en faveur du règlement, le plus tôt possible, de la question, pourrait s’ouvrir à une autre solution qui préserve le droit du peuple sahraoui à son autodétermination.Ahmed Attaf lui-même a décelé une «ferveur américaine jamais observée auparavant» à l’égard de la question du Sahara occidental, en mettant en avant le déplacement de Joshua Harris et de l’ambassadrice Aubin dans les camps des réfugiés sahraouis.  Qu’est ce qui fait donc courir les Américains ? Wait and see. 

Par Imane B

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