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Hommes d’affaires américains en visite : Alger et Washington pour le pragmatisme

Les États-Unis ont-ils décidé de se débarrasser de leur prudence, pour ne pas dire méfiance ? Une méfiance distillée par des groupes de pression sur des bases idéologiques, vis-à-vis de l’Algérie ? De nombreux indices montrent que les rapports entre Washington et Alger sont en train d’évoluer positivement, du moins économiquement, au vu de l’intérêt grandissant des Américains à venir investir en Algérie. D’autant plus que les nouveaux textes de loi concernant les hydrocarbures et l’investissement sont considérés par les experts comme des éléments très attractifs pour permettre le lancement et la consolidation d’un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays. C’est donc dans le but de prospecter les opportunités d’investissement qu’une délégation de 26 hommes d’affaires américains a fait le déplacement en Algérie. Parmi eux, des responsables des géants Oxy et Chevron. « Oxy et Chevron, comptant parmi les plus grandes compagnies pétrolières américaines, ont très bien avancé dans les discussions avec la Sonatrach et devraient signer bientôt des contrats », a déclaré hier dimanche, Smail Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain, lors de son passage à l’émission « L’invité de la rédaction », diffusée par la Chaîne III de la radio nationale. L’intérêt porté à l’Algérie par ces deux entreprises, dont le chiffre d’affaires dépasse 200 milliards de dollars (Chevron) et 30 milliards de dollars (Oxy), constitue une excellente annonce au profit de l’attractivité du climat des affaires en Algérie. En plus du secteur de l’énergie, la délégation américaine a l’intention d’investir dans le domaine des travaux publics, à l’instar du chemin de fer et des ouvrages d’art. Durant leur séjour en Algérie, les Américains rencontreront le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, les responsables de l’Agence Algérienne pour la Promotion de l’Investissement (AAPI), ceux du Conseil du renouveau économique algérien, de la Sonatrach, de la Sonelgaz, d’Alnaft, ou encore de Madar Holding. Selon Smail Chikhoune, les discussions avec les Américains porteront également sur les questions de transfert de la technologie et la formation. Lors d’une visite à Aïn Temouchent, il y a moins d’une année, l’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elisabeth Moore Aubin, a exprimé ouvertement l’intention de son pays d’investir dans les domaines du tourisme et l’agriculture. La diplomate américaine a indiqué que l’Ambassade US en Algérie dispose de deux bureaux pour l’économie et l’agriculture, appelant les opérateurs à s’y rapprocher afin de « renforcer les mécanismes de coopération et d’échanges économiques, et créer des relations de partenariat entre les entreprises des deux pays ». Fin 2022, Enicab, entreprise algérienne spécialisée dans la fabrication des câbles d’énergie, dont l’usine et le siège social sont installés à Biskra, avait scellé un contrat de partenariat avec une entreprise américaine. Grâce à ce partenariat, l’Algérie a investi le domaine de la production de câbles de lignes électriques aériennes à haute performance en énergie. Un partenariat qui permettra à l’Algérie de renforcer son réseau électrique, outre la décarbonation, émanant de la conversion d’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Entre Alger et Washington, place donc au partenariat pragmatique et mutuellement bénéfique.

Mohamed Mebarki

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