211 views 5 mins 0 Comment

Startups dans les pays du Sud : La proposition du président Tebboune

« Militant » convaincu des startups, en introduisant le concept dans le jargon politique algérien et en en faisant surtout un des soubassements de son programme politique, le Président Tebboune entend partager cette réussite algérienne avec les pays du Sud. En effet, l’Algérie a vu naitre par centaines ces entités, durant les quatre dernières années, transformant substantiellement notre paysage avec à la clé des milliers d’emplois créés pour et par les jeunes Algériens. Devant les participants au troisième Sommet du G77+ Chine, qui s’est ouvert hier dimanche à Kampala, le chef de l’État algérien a lancé une initiative à l’échelle des pays du sud, suggérant la création d’un Centre d’excellence dédié justement à la valorisation des expériences réussies en matière de Startups innovantes, « dans le souci de jeter les ponts de communication et d’échanger les expériences et les initiatives entre les membres de cet espace. » S’exprimant au nom du président de la République dans une allocution, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, explique que cette initiative du président de la République, « traduit la vision de l’Algérie et vise à ériger la science, la technologie et l’innovation en terrains propices à la coopération Sud-Sud. » Les startups, étant considérées comme « des catalyseurs pour la croissance économique et le développement durable », il y a donc l’impératif de « valoriser leur contribution à la réalisation des objectifs de développement à travers des politiques favorisant le développement des compétences et la promotion de la recherche et de l’innovation scientifique et technologique. » Le président Tebboune a aussi mis en exergue la « nécessité d’accorder la priorité aux solutions permettant d’aplanir les entraves technologiques et les pratiques injustes limitant l’accès des pays du Sud à ces outils modernes et essentiels pour le développement ». À ce propos, le président Tebboune a rappelé « les efforts de l’Algérie visant à renforcer le dialogue, la coopération et l’échange d’expériences dans le domaine des startups à l’échelle africaine, via notamment ses efforts pour la mise en œuvre des conclusions du 2e Forum africain des startups, tenu en Algérie en décembre dernier. » En sus des mesures prises pour établir un cadre africain « à même de développer ce type d’entreprises en coordination avec les organes de l’Union africaine afin d’endiguer autant que faire se peut le phénomène de la fuite des cerveaux des pays du sud vers le Nord. » La deuxième Déclaration ministérielle d’Alger pour le développement des startups, en clôture de la Conférence dédiée, comprend nombre de recommandations dont justement « le nécessaire lancement du processus de négociation pour l’adoption d’une charte africaine sur le phénomène de la fuite des cerveaux et son impact sur les capacités économiques des pays africains, leurs potentialités en matière de recherche, de développement et d’innovation, et leur croissance globale », lequel phénomène exige une réponse urgente et coordonnée des gouvernements africains. Les ministres africains ont également préconisé, à travers la Déclaration d’Alger, d’encourager les institutions financières africaines à intensifier leurs efforts pour la création d’un fonds africain d’investissement dans les startups et l’innovation, dédié aux talents du continent. Ils ont appelé en outre à « la mise en place de mécanismes juridiques, pour faciliter la mobilité des startups africaines, à travers la création d’un visa spécial pour ces dernières pour renforcer la mobilité des jeunes entrepreneurs dans le continent ». Les résolutions de la Conférence d’Alger sur les startups en décembre dernier, qui viennent d’être prolongées par la proposition du président Tebboune de la création de ce « Centre d’excellence », sont autant de suggestions concrètes du chef de l’État qui, dans sa nouvelle démarche économique, privilégie le pragmatisme sur les envolées lyriques, dont les échos s’estompent souvent une fois les lampions des conférences éteints.

H. Khellifi

Comments are closed.