Après une très longue traversée du désert et des années de vaches maigres, la ville de Sétif refait surface. L’effort des locataires de l’hôtel de ville et des autorités locales est palpable. Redorer le blason d’une agglomération placée en salle de réanimation des années durant n’est pas une simple sinécure. La mise à niveau de la cité séculaire n’est pas une affaire de quelques mois. Les incommensurables problèmes d’une ville touchant le fond de l’abime à cause des « procédés » de l’ancienne équipe communale empêtrée dans des chamailleries sans fin, nécessitent du temps, des budgets et la mobilisation des bonnes volontés. Celles-ci font partie de l’actuel exécutif communal éprouvant toutes les peines du monde à régler tous les maux d’une cité de plus de 500.000 habitants. L’expansion urbanistique de l’antique Sitifis s’étendant sur une superficie de plus de 127 kilomètres carrés, n’a pas arrangé les choses. Un tel élément a rendu la mission des locataires de l’hôtel de ville ardue et complexe à la fois. Contraint à extirper la cité du sable mouvant, l’exécutif communal va fouiner dans les tiroirs et relancer l’entreprise de gestion du mobilier urbain Urbagest, créée en 2015. Malgré, la résistance des adeptes de la léthargie, le nouvel EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial) refait surface. L’obstination du maire et d’un groupe d’élus a finalement pris le dessus, au grand bonheur des nostalgiques de Sétif du bon vieux temps. Les commandes de la nouvelle structure sont confiées à Hamoudi Belbacha. Cumulant deux mandats comme vice-président chargé du technique et du développement de l’agglomération, Belbacha est le plus indiqué pour mener à bien la lourde mission de redressement d’une cité mise en « quarantaine » des années durant. Avant son lancement officiel, les équipes du nouvel EPIC occupent le terrain, mettent la main à la pâte. Désireux de connaitre les grands axes de la feuille de route de l’établissement qui ne sera pas de trop à Sétif où le chantier est pharaonique, L’Est Républicain s’est approché de son directeur. « La relance d’Urbagest en octobre 2023 exprime la réelle volonté des membres de l’assemblée populaire communale de redonner à la ville de Sétif son lustre d’avant. Placée sous la tutelle de la municipalité, notre établissement travaillant six jours sur sept ne ménagera aucun effort pour être à la hauteur des attentes et aspirations des habitants de l’agglomération », souligne en préambule notre interlocuteur. « Comptant plus de 130 travailleurs de divers métiers, l’entreprise est entrée dans le vif du sujet. Elle s’occupe entre autres de l’éclairage public, de l’entretien des routes et des trottoirs, des signalisations routières horizontales et verticales, de la maintenance des feux tricolores, de la protection de l’environnement, de l’assainissement et de l’entretien urbains de la ville. Redorer le blason de Sétif est notre mission principale. La mission est difficile mais exaltante. Le renouvellement du mobilier urbain de la route de Constantine (d’Ain Fouara jusqu’aux tours) englobant les luminaires, les bancs, les bacs à fleurs et les poubelles fait partie de notre contrat programme de 2024. Au titre du budget primitif de l’année en cours, la municipalité nous fait une commande de 150 millions de dinars. Le lifting du théâtre municipal et du cinéma Ifriqiya (ex-Variété), pour ne citer que ces grandes actions, y figure. Nous allons mettre les bouchées doubles pour terminer ces deux importantes opérations avant fin 2024. Il faut savoir qu’elles rentrent dans le cadre de la réhabilitation de l’environnement de Sétif où les chantiers poussent comme des champignons ces derniers temps », précise Belboucha.
Des interventions tous azimuts
Le premier magistrat de la cité est de cet avis : « Connaissant une grande extension urbanistique, la ville est confrontée à une montagne de problèmes de gestion de toutes sortes. La création d’une telle entreprise est devenue « urgente ». Ce n’est plus possible de prendre en charge les affaires d’une agglomération de plus de 500.000 habitants avec un mode de gestion et des outils dépassés. Visant essentiellement l’amélioration du cadre de vie du citoyen, la démarché a été non seulement acceptée mais encouragée et accompagnée par la wilaya », révèle Hamza Belayat, maire de Sétif et Président du Conseil d’Administration (PCA) de la nouvelle entreprise communale. Et d’enchainer : « Urbagest s’occupera des différentes opérations d’entretien des espaces verts, de maintenance de l’éclairage public et de diverses autres tâches en rapport avec l’amélioration urbaine et l’hygiène du milieu. L’établissement prend en charge tout ce qui touche aux cantines scolaires. L’entretien du mobilier des écoles primaires et des cimetières est l’autre mission de la structure, devant en outre accomplir des missions de voirie, d’une partie de la collecte des déchets ménagers et d’assainissement. L’autre talon d’Achille de la commune des années durant, l’épineux problème du transport scolaire est inscrit dans le cahier de charges de l’établissement qui a la possibilité de recruter des chauffeurs. Ce n’est pas le cas pour la municipalité où le recrutement est gelé depuis 2015. Avec l’acquisition prochaine de 12 ou 13 bus, nos enfants de la périphérie devraient bénéficier de moyens de transports idoines », explique le PCA d’Urbagest. Si nous avons pu relancer cet établissement qui sera d’un grand apport pour les différents services de la commune, c’est grâce à l’appui et au soutien des autorités locales, à leur tête le wali qui accorde une grande importance à l’amélioration de l’environnement de la ville, vitrine de la wilaya. La nouvelle entreprise est un grand acquis. Elle va, j’en suis convaincu, apporter un plus à l’effort de développement de notre ville », précise le premier magistrat de la cité millénaire qui revient à la vie.
Kamel Beniaiche
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