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Habitat précaire dans la forêt de Sidi Achour (Annaba) : L’illicite « cité fantôme » renaît de ses cendres

La construction illicite demeure incontestablement le point noir dont souffre la wilaya d’Annaba le plus, ces cinq dernières années. Ceci, malgré les efforts permanents et considérables déployés au cours de la dernière décennie par l’État en matière de production massive de logements, notamment sociaux, et la diversité de programmes et de formules proposées. Pourtant, ces efforts ont été couronnés par la remise de milliers de logements, surtout dans les trois nouveaux pôles urbains de la wilaya d’Annaba (Kalitoussa, Nouvelle et Aïn Djebara). Le cas de la forêt dominant la cité Sidi Achour est l’un des exemples les plus édifiants. En effet, dans le quartier de Sidi Achour, réputé pour son immense boulevard à l’américaine, s’était débarrassé durant l’année 2018 de sa cité fantôme érigée au beau milieu de la forêt la séparant de la cité Rym, où des centaines de baraques donnant un aspect de désolation et de misère avaient été rasées. Cependant, Sidi Achour souffre aujourd’hui de nouveau dans le domaine de l’habitat illicite, un phénomène qui semble être incurable dans la wilaya d’Annaba. La « renaissance » de cette cité illicite attire les gens tels des charognards autour d’une proie. Une situation où les courtiers, les constructeurs et les « clients », qui débarquent des différentes wilayas limitrophes, trouvent leur compte. Au-delà de la construction illicite, des filières spécialisées dans la construction des baraques, voire des bidonvilles, sont de plus en plus actives, surtout du côté de la Plaine ouest (Bouhdid, Sidi Harb et Sidi Achour). Par la force des choses, la construction des baraques, est aujourd’hui devenue  une véritable industrie dans cette partie du chef-lieu de la commune d’Annaba. La construction des bicoques se faisait, selon certaines sources, généralement durant la nuit et les weekends. Tout en appelant à l’intervention de la force publique, de nombreux habitants de ces deux quartiers estiment que l’implication d’une manière ou d’une autre des services techniques, et surtout du troisième secteur de la municipalité, est pour beaucoup dans cette situation. Ils soulignent que cette dernière a « révélé au grand jour la passivité flagrante dont a fait preuve notre société, en raison de l’absence totale de discernement, du laxisme, du manque de perspicacité et de la résignation des élus ». Cela s’explique principalement par le fait que des résolutions nécessaires n’ont pas été adoptées. En d’autres termes, il manque une stratégie claire et cohérente pour prendre en charge l’ensemble de la société, selon les habitants.

B. Salah-Eddine

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