La préparation de la visite d’État de Abdelmadjid Tebboune en France s’accélère. La commission mixte d’historiens, réunie à Paris, a déjà porté des recommandations aux deux chefs d’État et les principales organisations patronales des deux côtés se sont également rencontrées. Dans un document remis aux deux présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, la commission mixte d’historiens a défini plusieurs axes et chapitres, qui doivent être traités en priorité. Concernant les archives, les historiens recommandent la « restitution de 5 mètres linéaires d’archives de l’Algérie à l’époque ottomane, ainsi que la remise de 2 millions de documents numérisés des archives nationales d’outre-mer ». « Tout comme elle s’est attelée à définir la période, la nature et la typologie de ces archives et documents numérisés. La Commission s’est également accordée sur la nécessité et l’utilité de définir un ordre de priorités dans la numérisation des fonds d’archives, à commencer par les archives militaires et diplomatiques du XIX siècle », indique le document, qui ajoute que certaines archives « progressivement découvertes et numérisées pourraient faire l’objet de publications scientifiques ». Pour donner du sens à cette recommandation, les historiens veulent des actions symboliques. Ainsi, ils préconisent la restitution à la partie algérienne des biens appartenant à l’Émir Abdelkader, à Ahmed Bey et à d’autres personnalités algériennes. Il s’agit de « l’épée, le burnous, le Coran, la tente et les canons de l’Émir Abdelkader, la tente d’Ahmed Bey, la clé et les étendards de Laghouat (ville de sud-ouest algérien, témoin des massacres de la colonisation, NDLR) ». Jusque-là, les autorités françaises refusaient la restitution des biens des résistants algériens, dont particulièrement l’épée et les canons de l’Émir Abdelkader. En attendant, « La Commission se félicite de la proposition faite par des musées français, comme le quai de Branly ou le Louvre, de réaliser un inventaire des items provenant d’Algérie », a ajouté le document. Concernant la chronologie, la commission préconise également de « poursuivre l’élaboration d’une chronologie sur les différents aspects militaires, politiques, économiques, sociaux et culturels, tout au long de la période coloniale (1830-1962), en commençant par le XIXe siècle », indique ledit document. En outre, la commission s’est penchée sur la bibliographie et propose « le recensement des ouvrages traitant de l’histoire coloniale en Algérie dans toutes les langues et l’identification de ceux qui seraient à numériser ou encore à traduire ». Les historiens ont aussi soumis des propositions sur les échanges des expériences académiques, l’accès aux portails numériques pour les chercheurs, la numérisation des registres de l’état civil et des cimetières de la période coloniale, conservés en Algérie, ainsi que l’organisation de rencontres scientifiques conjointes. Autre sujet important : les cimetières. Ainsi, la commission a demandé de recenser les cimetières des prisonniers algériens décédés et enterrés en France, tout comme elle recommande de numériser les cimetières chrétiens et juifs en Algérie. En parallèle, les responsables du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA) se sont rencontrés hier lundi, à Paris. « La première résolution sera d’acter officiellement la mise en place du Conseil d’Affaires Algéro-Français CAAF entre les deux parties et de définir les modalités de travail en commun pour le rendre opérationnel. », indique un communiqué du CREA. « En se basant sur les nouveaux textes du Code des investissements, il s’agit d’encourager des partenariats de coproduction et de création de joint-ventures entre les membres des deux organisations patronales. », ajoute le document.
Akli Ouali
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