La wilaya d’Annaba a accueilli une rencontre régionale autour du rapport sur le : « Diagnostic sur la gestion des risques climatiques et de catastrophes en Algérie » hier, mercredi 7 février. Cette rencontre a eu lieu à l’hôtel militaire d’Annaba et a réuni plus de 150 personnes de la région Est du pays, dont le Pr. Hamid Afra, délégué national aux risques majeurs. L’événement s’inscrit dans la continuité des actions et initiatives du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, à l’instar des exercices de simulation de catastrophes naturelles récemment menés dans les wilayas de Sidi Bel Abbès, Mostaghanem, Illizi, Boumerdès, Tipaza et Mila. La rencontre a compté la participation du wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, de la wali déléguée de Benmostefa Benaouda, Wassila Bouchachi, des directeurs des administrations, ainsi que des représentants des autorités civiles et militaires de la wilaya. Il convient également de mentionner la présence des représentants des wilayas de Guelma, de Skikda, de Souk-Ahras, d’El Tarf et de Constantine. À l’instar du reste du monde, l’Algérie subit de plus en plus les effets du réchauffement climatique. L’augmentation des incendies de forêt en est une preuve manifeste. Entre 2020 et 2023, l’Algérie a perdu 212.000 hectares de forêts, enregistrant la mort de 198 personnes et des dommages estimés à 25,4 milliards de dinars. Cependant, les incendies ne sont qu’un aspect, car les inondations représentent la principale menace pour l’Algérie, avec des dommages estimés à 68,6 milliards de dinars entre 2020 et 2023. Le Pr. Hamid Afra, délégué national aux risques majeurs, explique : « Entre 2004 et 2023, l’Algérie a enregistré 442,95 milliards de dinars de dégâts, uniquement dus aux inondations. Chaque année, le pays dépense 32 milliards de dinars pour reconstruire ce qui a été détruit par les inondations et les incendies ». C’est dans ce contexte que prend toute son importance et son urgence le programme de gestion des risques climatiques et de catastrophes en Algérie, aligné sur le 33ème engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à protéger les citoyens, leur bien-être et leurs biens. Le Pr. Afra souligne que ce programme s’inscrit dans la continuité des objectifs fixés lors de la conférence de Sendai au Japon. Ces accords prévoient une réduction significative, d’ici 2030, des conséquences des catastrophes en termes de mortalité (100.000 morts de moins en moyenne par rapport à la période 2005-2015) et du nombre de personnes touchées à l’échelle mondiale dans la même proportion. Il s’agit également de la réduction des pertes économiques directes, des dommages aux infrastructures essentielles et de la désorganisation des services de base, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation. Dans ce cadre, l’Algérie mène des études écologiques, atmosphériques et géologiques afin d’investir dans la prévention des catastrophes, en prenant des précautions telles que l’installation de 500 stations sismiques réparties dans presque toutes les wilayas du pays. Cela concerne en particulier dans les régions du nord, plus exposées aux mouvements des plaques tectoniques de la Méditerranée. En outre, chaque wilaya dispose désormais de commissions chargées de dresser des plans d’urgence et de gérer les catastrophes, dans le cadre du plan d’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC).
Soufiane Sadouki
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