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Dans une action inédite : Bengrina s’adresse aux Marocains

Abdelkader Bengrina fait parler de lui. Le président du Mouvement El Binaa, parti islamiste modéré, qui a tendance à sortir du conformisme, vient de surprendre l’opinion publique d’une manière fort inédite, en se rendant jusqu’aux frontières séparant l’Algérie du Maroc. Accompagné par des membres de son parti, il s’est positionné symboliquement à quelques kilomètres des frontières terrestres, pour s’adresser au peuple marocain, dans un discours plein de messages. D’emblée, il est revenu sur la décennie noire, qui a failli mettre entre parenthèses l’avenir du pays, pour répondre de vive voix à cette propagande alimentée par le Makhzen, selon laquelle l’Algérie était responsable des problèmes sécuritaires du Maroc. Il a rappelé à juste titre que l’Algérie n’a jamais exporté du terrorisme vers le Maroc, ou constitué des bases-arrières à des groupes armés. En faisant ces reproches, adressés essentiellement au Palais royal, Bengrina avait sûrement en mémoire le faux barrage, installé par les terroristes près de Béni Ounif en 1999, où 29 citoyens ont été massacrés. Après leur forfait, les terroristes ont traversé les frontières pour se réfugier au Maroc. Tout en rappelant que l’Algérie n’a jamais adopté envers son voisin de l’Ouest une attitude pareille à celle que le Royaume adopte aujourd’hui envers elle, il a tenu à souligner également qu’elle n’a jamais « exporté de la drogue » vers ce pays voisin. « Nous n’avons jamais puisé au Maroc, de l’essence, du gasoil ou quoi que ce soit, nous n’avons jamais vidé les supérettes de nos frères marocains de leurs produits alimentaires, comme le sucre et l’huile, vous n’avez rencontré de la part de l’Algérie que du bien », a-t-il affirmé, en insistant sur le fait que l’Algérie n’a jamais n’a jamais nourri des « visées expansionnistes » et s’est toujours interdite de justifier cela avec des arguments historiques. « Vous avez qualifié nos généraux de caporaux et nous vous rectifions : ce sont des djounoud et notre président de la République est un djoundi. En Algérie, les chefs de gouvernement, les ministres, les walis et les généraux sont tous des djounoud et ils sont en cohésion avec les enfants du peuple », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « Nous sommes un État de paix, nous ne voulons de mal à personne, mais celui qui s’attaque à nous sera perdant ». « La main de l’Algérie restera tendue au peuple marocain, pas à l’élite sionisée », a tenu à dire le chef du mouvement El Binaa, non sans avoir rappelé les menaces contre l’Algérie proférées par le ministre des Affaires étrangères d’Israël. En outre, Bengrina a évoqué les tentatives d’espionnage, réalisées avec la complicité de l’entité sioniste. En conclusion, il a tenu à souligner que « l’Algérie n’a jamais menacé, non pas par peur, mais par ce qu’elle considère que les Marocains sont nos frères. L’Algérie, quand elle pointe son arme, c’est vers l’ennemi et non vers les frères ».

M. M.

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