Plusieurs lots, voire des assiettes urbaines constructibles, ont été spoliés dans différents quartiers de Berrahal et dans la localité d’Oued Zied, commune d’Oued El Aneb, où les autorités locales semblent être submergées par des dépassements et des atteintes au foncier de l’État, selon des sources crédibles. Une correspondance de dénonciation adressée au chef de l’exécutif révèle que de nombreuses superficies et poches urbaines, situées dans différents quartiers de Berrahal ainsi qu’aux abords de la route nationale 44, relevant de la commune d’Oued El Aneb, ont fait l’objet d’un « pillage systématique depuis des années, à l’aide de décisions administratives dénuées de toute base juridique ». « Des personnes ont illégalement occupé des terrains urbains avec des décisions administratives récentes comme les « Hayaza » ou encore des « attestations de résidence » attribuées par l’assemblée sortante. Cette situation, qui témoigne de l’anarchie régnant dans le domaine foncier de cette daïra, avec la complicité de certains élus, a engendré une série de différends entre les parties concernées. Ironiquement, des commerces opèrent dans des magasins construits illicitement, échappent à tout contrôle, et activent au grand jour dans différents créneaux », lit-on dans la missive de dénonciation. Les auteurs de la correspondance, appelant à l’ouverture d’une enquête approfondie, estiment que la création des nouveaux pôles urbains dans la daïra de Berrahal (nouvelle ville et Kalitoussa) est largement responsable du phénomène de pillage de terrains et de constructions illicites, en particulier dans les régions avoisinantes desdits pôles. C’est le cas notamment des quartiers Guirrech, Tacha, du pôle urbain Kalitoussa (Berrahal), et d’Aib Amar, un bourg jouxtant la route nationale 44, situé entre la cité Oued Zied et l’échangeur d’Oued El Aneb. Au bout d’une année seulement, ces localités ont vu la réalisation de nombreuses habitations individuelles. La prolifération des constructions illicites, présentes depuis des années à Annaba, essentiellement localisées dans les plus importantes agglomérations, à savoir le chef-lieu de wilaya, El Bouni et Sidi Amar, s’étend désormais aux alentours du pôle urbain Kalitoussa et aux abords du site de la nouvelle ville, du côté du tronçon Oued Zied – Aib Amar – Bassal. Paradoxalement, ces derniers mois, on observe une véritable razzia des terrains, sans que personne ne semble intervenir. La situation est qualifiée de « grave et sans précédent ». À l’aide de décisions sans fondement telles que les « attestations de résidence ou d’habitat », attribuées moyennant bakchich, des lots avec des amorces de poteaux ont été vendus avec des actes notariés. Nos sources qualifient la situation du foncier à Berrahal de « bombe à retardement », soulignant que l’examen des dossiers liés à l’octroi de décisions administratives sans valeur pourrait mettre à jour un trafic foncier à grande échelle et débusquer d’importants scandales.
B. Salah-Eddine
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