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MCEB 3 ESS 0 : L’Aigle noir se brise les ailes…

La première sortie d’Ammar Souayah à la tête du onze sétifien n’a pas été concluante. Amorphe, sans caractère et sans personnalité, sportive s’entend, l’Aigle noir chute lourdement face au Mouloudia d’El Bayadh. Ne voyageant pas en avion spécial, le MCEB qui ne passe pas ses mises au vert dans des hôtels cinq étoiles plie le match avant la demi-heure de jeu. Faisant cavalier seul, le mouloudia local jouant juste, boucle le premier half avec un avantage réconfortant de deux longueurs. Au grand dam du public sétifien, s’expliquant mal une telle faillite. Attendu en seconde période, le sursaut d’orgueil s’est inscrit aux abonnés absents, lui aussi. Submergés par les rushs des locaux en verve, les ententistes ont logiquement fini par se noyer. L’addition aurait pu être plus salée, heureusement Ghanem, qui s’est racheté par la suite, loupe son premier pénalty. Notons que le technicien tunisien, qui a pris le train en marche n’y est pour rien dans ce naufrage d’un collectif n’ayant pas, faut-il le rappeler une nouvelle fois, le niveau de la Ligue 1. La rage de vaincre des hommes d’El Hadi Khezar a fait perdre le fil aux partenaires de Chaabi, dominés de fond en comble. Sonnés par les deux réalisations encaissées à la 10e et 25e minute de la première mi-temps, les Noir et blanc se sont vite éteints. Ils ont multiplié les fautes techniques, les bourdes et les passes à l’adversaire. Cette défaite risque de causer des dégâts au mental d’une équipe qui a loupé un virage important. Manquant de jus, les gars d’Aïn El Fouara ont baissé de rythme, laissé des espaces et l’initiative à un adversaire qui n’en demandait pas tant. Avant de manifester leur mécontentement pour salaires impayés juste après la fin de la confrontation, les locaux font le match attendu, donnent une belle leçon à des ententistes hors coup. Ces derniers, qui devaient faire un résultat à El Bayadh pour garder le contact avec le peloton de tête, flanchent individuellement et collectivement. Il ne faut pas cacher le soleil par un tamis, la faillite du onze sétifien est à la fois totale et collective. Aucun élément ne s’est illustré à El Bayadh, où l’Aigle noir a frôlé le naufrage. Devant voir et revoir la cassette de ce non-match, Ammar Souayah a du pain sur la planche. Un chantier gigantesque attend le coach sétifien, appelé à tout revoir. Intronisé à un moment crucial de l’exercice, le nouveau patron de la barre technique mesure la complexité de la mission qui l’attend. Souayah, qui a osé prendre le relais de Dumas et les destinées d’un collectif limité techniquement, n’a ni le choix ni les coudées franches. Il devra donc effectuer une course contre la montre pour connaitre le potentiel réel de son groupe, apporter le cas échéant des correctifs ou plutôt des palliatifs. L’absence de Djidou et du nouveau venu à Sétif, en l’occurrence Benkhelifa, ne peut être l’arbre qui cache la forêt pour le onze sétifien. Ce dernier n’a pas non plus le temps de s’apitoyer, car la semaine prochaine il se rendra à Alger, où l’attend de pied ferme l’USMA, une grosse écurie…

Kamel Beniaiche 

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