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Soirées ramadhanesques à Sétif : Le public aux abonnés absents

Pour une fois, le public et les habitués de la maison de la culture de la capitale des hauts plateaux ont l’embarras du choix. Un riche et copieux programme leur est proposé durant le mois sacré. Constitué de monologues, de pièces théâtrales et de concertes de chants religieux et chaâbi animés par des comédiens et artistes des quatre coins du pays, un tel agenda vaut le déplacement. D’autant qu’il intervient après la prière des Taraouih.

Malheureusement, le public ne s’est pas déplacé en nombre pour les deux premiers spectacles, même si la salle Abdelmalek Boussahel de la maison de culture a accueilli, vendredi 15 mars, un petit monde venu voir « moins cinq » de Toufik Mezaache. « Concocter un programme riche et varié est notre principale mission. Nous avons fait de notre mieux pour répondre aux attentes du grand public puisque les 21 spectacles inscrits au programme des nuits du Ramadhan de la maison de la culture englobent des pièces théâtrales, des monologues et des concerts chaâbi et religieux (inchad). Si le public ne vient pas en nombre alors que l’activité commence après la prière du Taraouih, ce n’est pas de notre faute. D’autant que cette feuille de route a été transmise à différentes parties chargées de la diffusion. Il faut souligner que notre mission n’est ni ponctuelle ni conjoncturelle. Elle est annuelle. Organisant mille et une activités, la maison de la culture est ouverte toute l’année », révèle à L’Est Républicain la directrice de la maison de la culture de Sétif, Meriem Kerroum. Rencontré vendredi soir, juste après son nouveau monologue « moins cinq », le comédien Toufik Mezaache abonde dans le même sens. « Je tiens de prime à bord à remercier la directrice de la maison de la culture pour l’invitation et les efforts consentis pour avoir redoré le blason de la structure où l’on travaille désormais à l’aise. La promotion de l’acte culturel quel qu’il soit est notre principal talon d’Achille. Contrairement à nos voisins, chez nous, on ne sait pas véhiculer et exporter nos belles œuvres. D’autant que nos productions théâtrales, artistiques ou littéraires sont de qualité. Il ne faut pas se voiler la face ; les medias ne jouent pas le jeu. On a comme l’impression que le volet culturel ne les intéresse pas. Sans grande campagne d’information, le spectateur s’inscrira aux abonnés absents. On n’a pas le droit de priver notre public de spectacles d’un certain niveau, d’autant plus qu’il en est avide et demandeur. On ne peut vanter et mettre en évidence la richesse culturelle de l’Algérie éternelle si on ne fait pas la promotion d’une pièce théâtrale, d’une exposition de toiles, d’une conférence d’un écrivain et de la richesse de notre patrimoine matériel et immatériel. Cela dit, la défaillance du public ne date pas d’aujourd’hui. Le comédien, le peintre ou l’écrivain ne peuvent faire le porte à porte ou le bouche à oreille pour remplir les salles », souligne le comédien, qui a réussi sa première sortie ramadhanesque. Celle-ci sera suivie par une grande tournée à Annaba, Béjaïa, Oran, Souk-Ahras, Mascara et Tizi Ouzou, pour ne citer que ces villes où les adeptes des planches devraient être nombreux.

Kamel Beniaiche   

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