Signalée le dimanche 17 mars par L’Est Républicain aux autorités de la wilaya, Nora, une sans-abri enceinte, bien connue des Sétifiens, a été prise en charge. La Direction de l’Action Sociale et de la Solidarité (DASS) a mis fin avant-hier, mardi 19 mars, au calvaire qu’elle vivait. En effet, la directrice a été très sensible à ce dossier qu’elle a pris en main et géré avec un grand tact. Après deux jours de surveillance, la jeune femme, vivant dans des conditions précaires et nécessitant un suivi médical rigoureux pendant sa grossesse, a été dissuadée de rester dans la rue. Sans faire de bruit, une équipe composée de professionnels de la DASS et de la Direction de la Santé et de la Population (DSP) est intervenue pour la prendre en charge. Nora a été placée dans une maison al-Rahma, relevant du secteur de l’action sociale, lui assurant une protection contre les prédateurs qui pourraient chercher à récupérer son bébé à sa naissance. Elle est ainsi à l’abri des dangers de la rue, tels que le froid, la chaleur et tout autre risque auquel on est exposé lorsqu’on vit dehors. Avant son placement dans ladite structure, la femme enceinte, déjà mère, a été évaluée par les médecins spécialistes en santé mentale et en gynécologie de l’unité Harchi Messaouda d’El Bez, relevant du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Saadna Mohamed Abdennour. Elle ne serait pas atteinte de troubles du comportement. Ainsi, la mobilisation sans faille de la première responsable de la DASS, malgré la lourde charge de travail liée à la préparation et à la gestion des dossiers de solidarité durant le mois sacré et l’Aïd al-Fitr, a porté ses fruits. Soulignons que généralement, les personnes sans-abri refusent d’être placées dans des structures de solidarité, soumises conformément à la loi à des règlements stricts. « La jeune femme, très fragile, a accepté d’accompagner les membres de la brigade. Ils ont senti que cette action était une libération pour elle car dans la rue, elle se trouvait dans une situation très difficile. Elle a sûrement ressenti le besoin d’être placée pour recevoir un suivi approprié », nous a déclaré la directrice de l’Action sociale. La présence de cette femme enceinte dans la rue préoccupait les habitants de la cité, qui la voyaient chaque jour sur le trottoir près de la polyclinique des 1.006 logements et du Collège de l’Enseignement Moyen (CEM) Abu Bakr al-Razi, au nord-est du chef-lieu de wilaya. Il est à noter que les complications liées à la grossesse sont de plus en plus courantes chez les femmes sans-abri, qui ont souvent des accouchements prématurés, des nouveau-nés de faible poids et un nombre accru de césariennes en urgence. Les risques de décès maternels sont également plus élevés. Ces complications sont généralement dues au manque de suivi médical, au stress, aux mauvaises conditions alimentaires et aux déplacements fréquents auxquels elles sont contraintes.
Faouzi Senoussaoui
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