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Ghaza : résolution américaine au Conseil de sécurité : L’Algérie dénonce un texte ambigu

Le Conseil sécurité des Nations unies a rejeté hier le texte porté par les Etats-Unis, principal allié d’Israël, soulignant «la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés ». La résolution a recueilli le soutien de 11 de ses 15 Etats membres, qui ont voté en faveur du projet. Cependant, la Russie et la Chine, en tant que membres permanents du Conseil, ont exercé leur droit de véto en votant contre, rejetant ainsi la résolution. L’Algérie s’est également prononcée contre la résolution, alors la Guyane s’est abstenue de voter. L’Algérie a dénoncé un texte ambigu qui entretenait la confusion sans appeler explicitement à un cessez-le-feu. La résolution américaine, qui n’appelle pas directement à un cessez-le-feu qualifie le mouvement de résistance Hamas de « groupe terroriste et extrémiste, qui ne représente pas le peuple palestinien ». Le représentant russe a dénoncé un texte « hypocrite ». L’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a vivement critiqué la position exprimée lors du vote par l’Algérie et les deux membres permanents du Conseil de sécurité, qui sont la Russie et la Chine, alors que son pays s’était opposé systématiquement à l’utilisation du terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, en bloquant auparavant trois textes en ce sens. Avant le vote, la représentante américaine avait même mis en garde contre une « erreur historique » si le Conseil n’adoptait pas la résolution ! On aura tout vu. Début février, un projet de résolution formulé par l’Algérie devant les membres du Conseil de sécurité, appelant les 15 membres de cet organe onusien à voter pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza, avait été rejeté par les Américains. Ces derniers avaient refusé le droit aux Palestiniens une trêve durant laquelle ils pourront offrir à leur morts un enterrement et à leurs blessés des soins même en deçà des normes conventionnelles. L’ambassadrice des Etats Unis d’Amérique, Linda Thomas-Greenfield, a estimé que le projet de résolution présenté par l’Algérie menace les négociations menées pour la libération des otages israéliens dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers palestiniens, avec le mouvement de résistance palestinienne, Hamas. Déjà avant le vote d’hier du Conseil de sécurité, l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU avait appelé à ne pas se prononcer en faveur d’une résolution américaine « extrêmement politisée », un texte « hypocrite » qui n’appelait pas directement à faire taire les armes et qui, partant de là, donnait le feu vert à Israël pour une offensive terrestre massive à Rafah, où plus de la moitié de ses 2,3 millions d’habitants se sont réfugiés dans des habitats de fortune. « Cela libérerait les mains d’Israël et aurait pour résultat que tout Ghaza et toute sa population seraient confrontés à la destruction, à la dévastation ou à l’expulsion », a soutenu le représentant russe. Hier, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 32.070 personnes tuées dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre. Durant les dernières 24 heures, 82 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué, qui fait état également de 74.288 blessés en plus de cinq mois.

Mohamed Mebarki/Ag

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