Le plus haut responsable de l’ONU pour la coordination de l’aide humanitaire à Ghaza a déclaré hier que la mort de sept employés d’un groupe caritatif aidant à atténuer les conditions de famine dans la bande de Ghaza « n’est pas un incident isolé ». Les sept travailleurs humanitaires et leur chauffeur palestinien ont été la veille la cible d’une frappe israélienne sur leur véhicule. Membres de l’ONG World Central Kitchen, ils s’étaient portés volontaires dans le cadre d’une opération internationale visant à faire parvenir de la nourriture à la population de Ghaza en proie à une famine généralisée. « Fauchés dans leur véhicule par une frappe israélienne, ils venaient de tous les coins du monde et luttaient avec leur ONG contre la famine qui étend ses ravages sur le territoire », a rapporté le journal français, ‘L’Humanité, sur son site Internet. « D’insupportables images de leurs jeunes visages figés par la mort circulent depuis ce 2 avril », ajoute le quotidien. « L’ONG était partie prenante des efforts déployés pour envoyer de l’aide à Ghaza par bateau depuis Chypre, s’impliquant même dans la construction d’une jetée temporaire », précisent de nombreuses sources médiatiques. « Aujourd’hui, World Central Kitchen a perdu plusieurs de ses sœurs et frères dans une frappe de l’armée israélienne à Ghaza », a déclaré le patron et fondateur de cette ONG basée à Washington, José Andrés, avant de faire savoir que l’organisation « suspendait ses activités dans la région ». Les humanitaires tués venaient d’Australie, de Pologne, de Grande-Bretagne et des États-Unis. Parmi eux, une activiste australienne âgée de 43 ans, qui avait rejoint l’ONG en septembre 2019 et en était devenue l’une des responsables à partir de l’été 2022. « Par la voix de son premier ministre, Anthony Albanese, l’Australie a exigé que tous les responsables de la mort de travailleurs humanitaires rendent des comptes ». Tel Aviv s’est limité à annoncer que l’armée israélienne va procéder à des « vérifications pour comprendre les circonstances ». Alors qu’à Washington, on s’est dit « profondément troublé » par la tragédie, sans se prononcer pour autant sur la poursuite ou non de ses livraisons d’armes. A la suite de cette tragédie, le gouvernement britannique a convoqué l’ambassadeur d’Israël pour exprimer sa « condamnation sans équivoque » de la mort de sept travailleurs humanitaires de l’ONG, dont trois Britanniques. Quant à La ministre allemande des Affaires étrangères, elle a réclamé « une enquête rapide et approfondie ». « L’équipe se déplaçait dans une zone sans conflit à bord de deux voitures blindées portant notre logo, a expliqué hier l’ONG, qui a précisé que « malgré la coordination avec l’armée israélienne, le convoi a été touché alors qu’il quittait un entrepôt où avaient été déchargées plus de 100 tonnes d’aide alimentaire ».
Mohamed Mebarki/Ag
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