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Hôpital al-Chifa de Ghaza et ses alentours : L’odeur de la mort

Des centaines de Palestiniens déplacés sont retournés dans leurs maisons, près de l’hôpital al-Chifa, après le retrait de soldats israéliens ; ils ont trouvé des corps éparpillés à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement, rapportent les agences de presse. Après un siège absolu de 14 jours durant lesquels l’armée sioniste a entièrement dévasté le plus grand complexe hospitalier de Ghaza, les habitants des quartier environnants de l’hôpital ayant fui leurs maisons pour échapper au massacre, sont revenus pour tenter de localiser de potentiels survivants ensevelis sous les décombres. Sans aucun espoir de compter sur une providentielle aide des équipes de sauvetage, disséminées et sans matériel, les hommes ont commencé à fouiller les décombres à mains nues pour essayer de retrouver leurs proches dans un hôpital en ruines et dans les environs dévastés. Les soldats israéliens ont laissé derrière eux une grande partie du vaste complexe hospitaliers et des zones résidentielles avoisinantes complètement dévastés. Selon des témoignages, des dizaines de civils sont piégés parmi les décombres des immeubles résidentiels. « Bâtiments calcinés, monticules de terre retournés par des bulldozers, Palestiniens blessés sur des brancards : les centaines d’habitants rassemblés dans cette zone ont assisté à un spectacle de dévastation », écrit le site Middle East Eye. Des corps de nombreux palestiniens ont été retrouvés après une longue recherche, des fouilles à mains nues dans les décombres et à travers le métal tordu d’une des maisons. « Je me suis rendu au domicile de ma sœur avec un ami, mais leur maison était complètement détruite », a rapporté un des témoins. « Nous avons réussi à récupérer quatre corps sur vingt-quatre », a-t-il dit. « Comme il n’y a pas de Défense civile ni d’outils, nous avons dû utiliser nos mains et des outils basiques. Ceux que nous avons réussi à sauver étaient proches de la surface », a-t-il signalé. En six mois, Israël a détruit une grande partie du nord de Ghaza. Il est à rappeler que le complexe hospitalier Al-Chifa était ciblé depuis déjà le mois de novembre. « Il a été soumis à une immense pression. Les corps s’étaient accumulés après l’épuisement des stocks de nourriture, de carburant et d’anesthésiques ». Selon des témoins dont les propos ont été recueillis par les correspondants de presse, après le retrait de l’armée israélienne du complexe al-Chifa, une odeur forte et nauséabonde de corps en décomposition flottait dans l’air et qu’il était peu probable qu’ils trouvent d’autres survivants. « Les quartiers environnant de l’hôpital sentaient la mort avec des corps en décomposition et des corps couverts de mouches », décrivent-ils. Les responsables à Ghaza ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’équipement, la main-d’œuvre ou le carburant nécessaires pour rechercher correctement les vivants, sans parler des morts. Au moins 300 000 personnes sont toujours prises au piège dans le nord de l’enclave palestinienne dans des conditions catastrophiques. Au sud et particulièrement à Rafah, la situation n’est pas vraiment meilleure. Selon le porte-parole de l’Unicef dans les territoires palestiniens, qui s’alarme d’une « situation absolument dramatique, « 625 000 enfants sont en âge d’aller à l’école, et aucun n’a eu une seule heure de cours dans une école depuis six mois ». Selon des informations satellitaires et de terrain, recueillies par l’Unicef et plusieurs ONG, 67% des 563 établissements scolaires de Ghaza ont subi des frappes et 82,5% été endommagés. Un impact jamais vu ! « 33 000 morts dont 14 500 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, et un quotidien marqué par les déplacements, souvent la faim, et la peur, sur fond de combats et de bombardements ». « On oublie souvent, quand on pense à Ghaza, la catastrophe que cela représente pour les enfants. Des enfants qui ont perdu des proches, certains ont été tués, ont souffert de graves problèmes physiques, ou sont malades ou mal nourris ». Pour le porte-parole de l’Unicef, « à peu près l’ensemble des enfants de Ghaza ont besoin d’assistance en santé mentale, c’est la conséquence de six mois de violence et de bombardements intenses ». A titre d’exemple, « dans certains pays marqués par la guerre, même après la fin des hostilités, de nombreux enfants ne reprennent jamais le chemin de l’école. En Irak, six ans après que le gouvernement a déclaré le groupe terroriste Daech, des dizaines de milliers d’enfants restent déscolarisés », selon la Banque mondiale.

Mohamed M/Ag

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