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Situation des investisseurs : Le SOS de Saïda Neghza au président de la République

Dans une lettre adressée au président de la République, la présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), Saïda Neghza, tire la sonnette d’alarme sur la situation de certains investisseurs, qui se seraient plaint auprès d’elle. Pour illustrer ses propos, la femme d’affaires a donné des exemples précis, par secteurs d’activités. « Des bateaux sont empêchés d’entrer aux ports, alors que pour certains les marchandises sont déjà payées. Des bateaux de marchandises sont bloqués en rade au moment où le marché national souffre de la pénurie de matières premières, qui est quasi inexistante. Pourquoi ne pas débloquer ces bateaux ? A qui servent ces mesures ? Qui en paiera les frais ? », S’interroge la cheffe de l’organisation patronale, qui ajoute que « c’est le client final » qui paiera. Mais plus grave que cela, Saïda Neghza pointe du doigt le coté pervers de la lutte contre la spéculation et le monopole. Selon elle, « la majorité des chambres froides privées sont vides parce que leurs propriétaires ont peur d’aller en prison pour le motif de spéculation ». A cause de cela, «on vivra inévitablement une hausse vertigineuse des prix une fois la saison des récoltes terminée parce que tout le monde refuse de les stocker ». Puis, elle interroge : « Comment feront-ils pour rembourser les dettes contractées auprès des banques alors qu’ils sont inactifs et comment le marché sera-t-il régulé dans ce cas ? ».Dans sa missive, la présidente de la CGEA rappelle au chef de l’État son engagement d’accorder à certaines usines des décisions d’exploitation temporaires. Malheureusement, « il est constaté le contraire sur le terrain, la décision la plus facile et qui est à la mode, c’est la décision de fermeture de l’usine, sans tenir compte de l’état des denrées périssables, ni des justifications de l’opérateur, dont beaucoup souffrent de toutes sortes de maladies chroniques telle que le diabète, la pression artérielle et le cœur… », relève-t-elle. Dans un autre registre, la correspondance évoque des pénuries de certains produits importés et met en cause l’absence de transparence, dans l’attribution des licences d’importations. « (…) nous constatons des prix élevés et une rareté des produits en raison des restrictions d’ALGEX et d’autres autorisations exigées telles les autorisations techniques délivrées par le ministère de l’Agriculture et les attestations de régulation délivrées par le Ministère de l’Industrie et de l’Industrie pharmaceutique, dont nous ne savons pas comment ils procèdent et selon quels critères elles sont délivrées. Je souhaite plus de transparence et à votre discrétion, la création d’une commission d’enquête chargée de déterminer comment sont délivrées les licences d’importation et les quotas, dont bénéficient certains et pas d’autres », note le document. Tous ces problèmes poussent à l’importance de la tenue d’une réunion tripartite, insiste Saïda Neghza qui souligne que beaucoup d’investisseurs « regrettent d’avoir passé leur vie à construire des usines, à investir dans des projets utiles qui emploient des centaines de travailleurs, pour finir à la merci du plus petit bureaucrate ».

Akli Ouali

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