L’Algérie s’apprête à donner au secteur du logement une nouvelle dimension, qui s’éloigne du système d’assistanat traditionnel et qui permet aux promoteurs immobiliers d’investir dans le marché locatif. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Tarek Belaribi, a affirmé avant-hier jeudi que le projet de loi modifiant la loi sur la promotion immobilière, en cours d’examen au niveau du secrétariat général du gouvernement, tiendrait compte de la préoccupation liée à l’organisation et à la promotion du marché locatif en Algérie. La formule vise à alléger le budget de l’État réservé au logement, tout en offrant un accès au logement grâce au système locatif. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’une telle démarche est effectuée. Tous les ministres qui se sont succédé à la tête de ce département depuis plus d’une décennie l’ont évoqué. Cette fois, il semble que les choses se soient accélérées et qu’elle évolue vers la concrétisation. Lors d’une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, Belaribi a souligné que le projet de la nouvelle politique de logement devrait orienter et accompagner les promoteurs immobiliers vers l’investissement dans le Logement locatif, à travers le projet de loi modifiant la loi sur la promotion immobilière. Concernant le dossier de location de logements, une des alternatives qui s’impose avec force pour réduire la demande sur le logement, le ministre a indiqué que « la problématique posée ne saurait être traitée que dans le cadre d’une approche exhaustive ». Le ministre a indiqué que « le projet de la nouvelle politique de logement était à même de concrétiser plusieurs étapes, liées à la garantie d’accès au logement, pas nécessairement par la propriété, tout en préservant le principe d’accès à un logement décent comme priorité absolue, conformément au 28e engagement du président de la République ». Le rôle des promoteurs immobiliers sera donc primordial pour la réussite de cette démarche. Il sera alors question de « favoriser la promotion immobilière privée destinée à la location avec des avantages fiscaux au profit des promoteurs, consacrer le principe de non-cession des logements, encourager la mobilité d’un logement à un autre en fonction du revenu mensuel des ménages, promouvoir le marché locatif et protéger les propriétaires, par la législation, afin de proposer les logements inoccupés à la location ». Par ailleurs, Belaribi a rappelé que le parc immobilier est, « essentiellement composé du Logement public locatif (1.538.000 unités, NDLR), dont le financement est entièrement à la charge du Trésor public, et du Logement sous la formule location-vente (plus de 811.000 unités, NDLR), subventionné par l’État ». Tout en annonçant que durant la période allant de 2020 à 2024, 1.246.000 logements ont été livrés, dont plus de 404.000 LPL et plus de 427.000 logements AADL, le ministre a estimé que la contribution des promoteurs privés pour la réalisation de logements à louer est à même de réguler le marché locatif.
Mohamed M.
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