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Amar Laskri et Frantz Fanon : L’identité révolutionnaire du cinéma algérien

La quatrième édition du festival du film méditerranéen, qu’accueille Annaba depuis le 24 avril, connaitra certainement une cérémonie de clôture à la hauteur de l’événement, le mardi 30 avril. Des 70 œuvres projetées, entre courts et longs métrages, l’on retiendra sûrement la projection de deux films algériens : Ben M’Hidi de Bachir Derrais (hors compétition) et Frantz Fanon d’Abdenour Zahzah, projeté en avant-première algérienne. Porter à l’écran la vie du militant anticolonialiste, Martiniquais d’origine et Algérien de cœur, d’esprit et de combat, était un projet qui tenait à cœur Amar Laskri, une des icônes du cinéma algérien, décédé le 1er mai 2015. Le réalisateur de l’emblématique long métrage « Patrouille à l’Est » avait longuement évoqué ce projet, sans arriver à trancher entre la fiction et le documentaire. Il a fallu attendre neuf ans pour que les Algériens puissent assister à la projection d’une œuvre consacrée au psychiatre, farouche défenseur de la cause algérienne durant la Guerre de libération nationale. Le hasard, ou plutôt des circonstances portant la signature d’une volonté suprême, ont fait que le cinéaste et le militant anticolonialiste soient enterrés dans la même région. Amar Laskri a été enterré au cimetière Sidi Boudiaf, à Aïn El Berda, terre qui l’a vu naitre le 22 janvier 1942 et la dépouille de Frantz Fanon, a été transférée et inhumée en 1965 au cimetière des martyrs d’Aïn El Kerma, dans la wilaya d’El Tarf. Le destin a réuni les deux patriotes, qui chacun de son côté œuvraient pour le même objectif : celui de voir l’Algérie et les Algériens libres. Un événement tel que le festival du film méditerranéen d’Annaba ne devrait pas manquer de rendre hommage à l’une des grandes figures du cinéma algérien. Les Portes du silence ne devraient pas se refermer sur celui qui avait contribué à la pérennité de la Guerre de libération nationale à travers le cinéma. Avant de devenir cinéaste, Amar Laskri a d’abord été un militant de la cause nationale, avant de rejoindre les rangs de son Armée de libération. Ses films démontrent son engagement, en tant qu’acteur et témoin de l’une des guerres de libération les plus emblématiques du vingtième siècle. L’hommage qui lui a été rendu en 2015 par les organisateurs du même festival est encore en mémoire. Doté d’une personnalité attachante et très populaire, Laskri fait partie de ces personnages à l’authenticité intégrale, capables de susciter l’espoir même après leur mort.

Mohamed Mebarki

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