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L’UGTA conquise

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a marqué mercredi de son empreinte la journée symbolique de la fête des travailleurs. En effet, le chef de l’État a tenu à se déplacer à la maison du peuple, siège de l’UGTA (Union Générale des Travailleurs Algériens, NDLR) à l’occasion du 1er mai, pour y prononcer un discours devant les cadres syndicaux et les hauts responsables de l’État. C’est assurément une première depuis une vingtaine d’années, puisque le défunt ex-président, Abdelaziz Bouteflika, snobait la centrale syndicale, qu’il avait réduite à un vulgaire appendice du pouvoir, qui validait toutes les décisions du Gouvernement y compris les plus impopulaires d’entre elles. Mercredi, le président Tebboune n’a pas manqué de distinguer sa conception du syndicalisme de celle qui était en vogue du temps de Bouteflika et de la « Issaba » d’affairistes qui l’entouraient. De fait, le chef de l’État a marqué au moins deux points, voire trois. Il a d’abord jugé utile de partager la fête des Travailleurs dans « leur maison » et ne pas se contenter d’un communiqué laconique de circonstance. Ensuite, Abdelmadjid Tebboune n’était pas allé les mains vides à la maison du peuple, puisqu’il a réitéré et rassuré l’UGTA, et à travers elle tous les travailleurs algériens, que les augmentations des pensions de retraite à hauteur de 10 à 15 % sont bel et bien réelles. Enfin, il veut en finir avec le format de la tripartite tel qu’il était organisé sous Bouteflika, avec le trio Ouyahia ou Sellal, Sidi Saïd et Ali Haddad. Un format qui n’était que de la poudre aux yeux, a déclaré le président Tebboune, en ce sens que les décisions annoncées n’avaient jamais été exécutées. Vus sous cet angle, les engagements du Président sont incontestablement en rupture avec le rapport, presque servile, qu’entretenait  Bouteflika et ses différents gouvernements avec l’UGTA, réduite à un vulgaire comité de soutien. Le nouveau secrétaire général de celle-ci, Amar Takdjout, n’a d’ailleurs pas manqué de souligner l’importance de l’instauration de la « culture du dialogue social », quelle qu’en soit la forme. L’essentiel pour lui étant que l’intérêt national prime sur toute autre considération.

Par Imane B.

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