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Les médias occidentaux et Ghaza : Une information « charcutée »

Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes palestiniens de la bande de Ghaza sont morts, selon le Comité pour la protection des journalistes et la Fédération internationale des journalistes. Et ils continuent de payer un lourd tribut dans l’exercice de leur métier. Quant aux journalistes étrangers, notamment ceux venant des pays occidentaux, ils n’ont toujours pas accès à l’enclave palestinienne, qui, selon l’organisation Reporters sans frontières, est en passe de devenir un trou noir de l’information. La guerre génocidaire imposée par l’entité sioniste constitue donc le conflit le plus meurtrier de l’histoire récente pour la profession, d’après de nombreuses ONG, qui dénoncent le fait que les journalistes seraient délibérément visés et demandent des comptes à l’armée israélienne. Tout le monde est témoin de cette réalité tragique, mais rares sont les médias occidentaux qui sont arrivés à revoir leur soutien à Tel Aviv. Le lexique utilisé au niveau des rédactions n’a pas changé en dépit de la catastrophe humanitaire, les dizaines de milliers de victimes civiles et les centaines de milliers de palestiniens dont la vie est devenue un enfer au sens propre du terme. On continue de parler de « riposte » israélienne et de « représailles ». De nombreuses chaînes de télévision annoncent en continu et dans un pur style propagandiste que s’il n’y a pas eu un cessez-le-feu, ce n’est pas la faute à Israël, mais au mouvement Hamas, qui « poursuit ses tergiversations ». Concernant Sciences Po à Paris, les médias français les plus en vue préfèrent parler de « l’exaspération grandissante des professeurs » que du mouvement des étudiants. C’est le cas du magazine Le Point mettant en exergue des enseignants qui « naviguent entre malaise et ras-le-bol ». « Le débat sur la question de Ghaza est largement biaisé. Les massacres et les actes de barbarie commis ont été légitimement condamnés. Mais depuis, chaque jour, la population civile palestinienne ghazaouie subit des violations massives des droits de l’homme. Ce sont des crimes contre l’humanité. En France, face à cette situation, dénoncer la politique du gouvernement israélien d’extrême, les bombardements et les violations commises par les politiques et militaires devient difficile », vient de dénoncer un militant des droits de l’Homme repris par le journal, L’humanité. « La parole est muselée. Une vie est pourtant une vie. Mais il semble désormais difficile de dire qu’une vie humaine palestinienne a autant d’importance qu’une vie israélienne », a-t-il ajouté. Quant aux autres titres, leur souci majeur est de parler de « dérapages » des étudiants pro-Ghaza que d’autre chose. En plus les techniques de manipulation linguistique sont utilisées à grande échelle par la plupart des médias, en occultant tout ce qui insinuer agression ou génocide. Pour eux, il s’agit toujours d’une « offensive » lancée sur Ghaza et d’une « guerre » qui a fait plus de 34 000 victimes. Quand c’est flagrant, on préfère dépersonnaliser l’information. Et éviter de donner un écho à la nouvelle vidéo d’Al Jazeera « obtenue à partir d’un drone israélien abattu et montrant des soldats israéliens utilisant un Palestinien détenu comme bouclier humain pour inspecter une école abandonnée !

Mohamed M

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