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Histoire de la grande bataille de Souk-Ahras :Une association se promet de rétablir la vérité

Ahmed Allia

Nous commémorions, le 26 avril passé, l’anniversaire de la bataille de Souk-Ahras, sans pour autant connaître de manière exacte le nombre de martyrs qui sont tombés au champ d’honneur en cette douloureuse circonstance. Ainsi, 64 années après son avènement, cet affrontement sanglant, surnommée « mère des batailles », qui a fait au moins 639 morts côté algérien, reste toujours méconnu. Des efforts ont bel et bien été consentis par des universitaires et des historiens de la région dans le cadre de l’écriture de cette bataille en particulier qui n’a toujours pas livré tous ses secrets, ses véritables tenants et aboutissants restant à sonder et à livrer aux générations futures, au même titre que les grands événements qui ont parsemé le cours de la glorieuse Révolution de novembre. Agréée tout récemment, une association dédiée à l’étude des grandes batailles de l’armée nationale populaire qui ont eu lieu à Souk-Ahras le 26 avril 1958 et le 28 mai 1958, et à la bataille dite des frontières de l’Est durant la période allant de 1954 à 1962, se promet de pallier ces lacunes. Présidée par le docteur Djebbar Djebbar,  cette association, qui se compose de chercheurs attitrés et de simples amateurs, enseignants, juristes, médecins, qui se consacrent à l’écriture de l’histoire, ainsi que des membres de la famille révolutionnaire, a tenu sa première réunion avant-hier, dimanche 5 mai. Cette première rencontre a été l’occasion pour les uns et les autres de faire connaissance et d’échanger sur ce qui a été entrepris jusqu’ici pour faire de l’écriture authentique de l’histoire de la Révolution de novembre une œuvre nationale à caractère idéologique et civilisationnel. Après avoir remercié l’assistance, et notamment ceux d’entre les professeurs d’université venus pour certains de régions lointaines du pays, pour avoir aimablement répondu à son invitation, le président de l’association a fait lecture des statuts de l’organisation. Il a longuement expliqué les buts que lui et ses pairs se sont assignés en prenant la louable initiative d’écrire l’histoire des grands événements de l’illustre Base de l’Est. Ceci en encourageant, dira-t-il, tout ce qui participe de cette œuvre, en assurant l’orientation et le contrôle requis pour éviter les manipulations et les dérives. Djebbar Djebbar s’est promis de faire de cette association une institution crédible qui œuvrerait à rassembler, à travers des concours et des mesures incitatives, des archives écrites et des témoignages oraux et écrits liés à ces épisodes de la Guerre de libération. Il a également exhorté les participants d’aider à mobiliser de manière officielle et transparente les moyens financiers nécessaires à la réalisation du programme arrêté par l’association. La parole a été cédée au sénateur du tiers présidentiel, Hamma Chouchane, qui reste l’un des témoins clés des différentes batailles qui se sont déroulées dans la région de Souk-Ahras, berceau de la Base de l’Est. Ce moudjahid de la première heure a, à son tour, insisté sur le sens réel à donner au vocable « écriture de l’histoire » de la glorieuse Révolution déclenchée le 1er novembre 1954, qui ne peut se résumer à des actes littéraires, quels qu’en soient leurs auteurs et la qualité de leur contenu. Il a toutefois rendu hommage à des hommes comme le défunt moudjahid Abdelhamid Aouadi et l’historien Djamel Ouarti, de l’université Mohamed-Chérif Messaâdia de Souk-Ahras, pour le travail de recherche qu’ils ont fait pour relater à travers leurs écrits l’une des plus violentes de la Guerre de libération nationale, de par son ampleur et la puissance de feu utilisée par l’armée coloniale contre les moudjahidine. Avant de conclure, le parlementaire a insisté pour que l’on mette aussi en chantier des films relatant les grandes batailles livrées à l’ennemi et rendre enfin justice aux combattants de la valeureuse Base de l’Est, dont le champ d’action s’étendait de la wilaya de Souk-Ahras à celle d’El Tarf.

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