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Commémoration : Une stèle érigée à Paris aujourd’hui

La France continue de « dérouler » ses gestes, en faveur d’une réconciliation des mémoires avec l’Algérie. La mairie de Nanterre, dans la banlieue de Paris, va inaugurer aujourd’hui une stèle en la mémoire des victimes des massacres du 8 mai 1945. Une première dans ce domaine depuis fort longtemps. Si le geste est minime, il n’en demeure pas moins important. Pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, il y a de cela 62 ans, la France reconnaît avoir commis des massacres un certain 8 mai 1945. Ce jour-là, des milliers d’Algériens sont sortis dans les rues des villes et des villages d’Algérie pour fêter la chute du nazisme et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais c’était aussi l’occasion de rappeler au colonisateur français ses promesses de donner la liberté aux Algériens, qui ont versé leur sang dans cette lutte contre l’Allemagne nazie. En réponse, la France de De Gaulle, qui avait pourtant fait d’Alger la capitale de la France combattante pendant l’occupation allemande, a répondu par la terreur : des tirs à balles réelles et des villages et villes bombardées où sont tombés des dizaines de milliers d’Algériens. Bilan : 45000 victimes, un véritable massacre. Durant près de 80 ans, les autorités françaises ont nié ces crimes. S’il est vrai que lors de sa visite à Constantine en 2007, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué des « crimes inexcusables » etque ses deux successeurs, François Hollande et Emmanuel Macron, les ont eux aussi évoqués, c’est la première fois qu’un geste est fait par la France, à travers l’érection d’une stèle, en métropole, en hommage à ces victimes de la barbarie. Ce nouveau geste des autorités françaises entre dans le cadre d’autres actions, menées dans le sens de la création de conditions favorables à « la réconciliation des mémoires » entre les deux pays. Il y a quelques semaines, l’Assemblée nationale française a dénoncé les crimes commis par la police de Maurice Papon le 17 octobre 1961 à Paris. Un geste salué par les autorités algériennes, à commencer par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune. Toujours pour ces évènements, qui s’étaient déroulés à Paris, le président François Hollande avait déposé une gerbe de fleurs sur un quai de la Seine, en hommage aux victimes. Son successeur a fait la même chose, avant d’envoyer en 2023 un message à la mémoire des Algériens jetés dans les eaux de la célèbre rivière qui traverse la capitale française. En 2021, la France avait également accepté de restituer à l’Algérie, exceptionnellement, 24 crânes de résistants, tués durant le 19e siècle et dont les restes étaient conservés dans les sous-sols du Musée de l’Homme, à Paris. D’autres actes suivront certainement dans les prochaines semaines, afin de dégager la route à la visite officielle que devra effectuer le président Tebboune en France « fin septembre ou début octobre » prochain. En parallèle, la commission mixte d’historiens va se réunir à Alger dans les prochains jours, pour continuer son travail.

Akli Ouali

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