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Richesse architecturale du Vieux Mila : Nos futurs experts en visite pédagogique

Plus de 250 étudiantes et étudiants de la faculté d’architecture de l’université Constantine-3 (Salah Boubnidre) ont effectué avant-hier, mardi 7 mai, une sortie de découverte à l’ancienne ville de Mila. Ils étaient accompagnés de leurs enseignants. L’objectif de cette visite est pédagogique, selon Cherif Chaouche Tayara, enseignant en architecture et encadreur de la mission.

Au total, 280 élèves de la première année d’architecture ont effectué le déplacement au Vieux Mila pour prendre connaissance des styles architecturaux adoptés dans les sites anciens. « L’architecte doit prendre connaissance des différents types d’architecture pour pouvoir concevoir, dans l’avenir, ses ouvrages. Aujourd’hui, la tendance est de marier plusieurs types architecturaux dans un même monument pour mettre en relief la richesse et la profondeur de notre patrimoine », nous dira Cherif Chaouche Tayera. Notre interlocuteur cite l’exemple de l’université islamique l’Emir Abdelkader de Constantine : « Les bâtiments de l’université allient pratiquement tous les styles architecturaux que l’Algérie a connus. Il y a le romain, le byzantin, l’islamique, l’ottoman et le colonial dans un même bâtiment ». Il souligne, d’autre part, qu’une autre tendance est en train de faire son petit bonhomme de chemin dans ce domaine : l’utilisation des matériaux naturels (pierre et terre) dans les constructions dites environnementales. Aussi, selon lui, des sorties sur des sites faits de terre et de pierres comme le Vieux Mila peuvent inspirer les étudiants et les encourager à incorporer ces matériaux dans leurs ouvrages au futur. Pour notre source, cette ville est un bel exemple de cités où il est fait merveilleusement usage des matériaux naturels dans la construction. « Le Vieux Mila était à l’avance par rapport aux villes de la même époque. Ses bâtisseurs ont utilisé, avec finesse et beaucoup de succès, les deux matériaux naturels qui sont la pierre et la terre. Ils les ont utilisés pour la construction des différentes structures et le pavage des ruelles. Et ces ouvrages ont résisté au temps et sont encore habitables aujourd’hui, soit plus de 2.500 ans plus tard, sans agresser leur environnement. Donc, nos étudiants doivent découvrir les secrets de cette longévité anodine », explique le professeur Chaouche. Et de conseiller : « Evitons d’éventrer les montagnes pour extraire le sable et le ciment. Développons les procédés de nos aïeux ». Pour Mohamed El Amane Daïkha, enseignant à la même faculté d’architecture : « Cette virée des étudiants dans la région fait partie du programme du module «sorties de découverte », introduit récemment dans le cursus de formation des architectes. On a six sorties du genre par année universitaire, soit trois par semestre. Notre première sortie au second semestre a été consacrée à l’architecture islamique. On a été sur le site de l’université l’Emir Abdelakader, puis on est allé au parc urbain de Bardo, à Constantine, construit dans le style moderne, et enfin, à Mila pour voir le mariage des styles romano-byzantino-islamique ». Sondée sur place, Nour El Houda Waâr, étudiante, nous dira : « Des sorties comme celle-ci nous éveillent à une autre dimension de l’architecture. Elles nous donnent une idée sur la conception ancienne des structures d’habitation et c’est enrichissant ».

Kamel B.

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