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Il s’est exprimé devant les cadres de l’ANP : Les quatre vérités du Président

Soutien indéfectible à la cause palestinienne. Pour une solution équitable au problème sahraoui. Renforcement des capacités de l’Armée Nationale populaire (ANP) et rejet de l’endettement extérieur. Telles sont les quatre vérités de Tebboune. « L’endettement extérieur est une honte (…) Pire, une trahison aux martyrs de la Révolution ». Ces propos, prononcés par Abdelmadjid Tebboune, lors d’un discours mercredi passé au siège du ministère de la Défense, sortent de l’ordinaire par le sens qu’ils véhiculent. Il s’agit d’un serment retentissant que seuls ceux qui ont vécu la période allant de la fin des années 1970 au début des années 1990, durant laquelle l’Algérie a connu une forte dégradation des indices de solvabilité, suite à l’augmentation de l’encours de la dette extérieure et de son service, peuvent saisir la portée. En 1994, le service de la dette menaçait de dépasser le montant des recettes engendrées par les exportations. Le pays était dans une situation de quasi-cessation de payement et le rééchelonnement était inévitable. Pour le chef de l’État, il était donc nécessaire d’alerter quant aux lourdes conséquences de l’endettement extérieur sur la souveraineté de l’Algérie et l’avenir de la génération actuelle et des autres générations. Surtout en ces temps où la puissance économique et militaire joue un grand rôle dans les rapports de force, à l’échelle régionale et internationale. L’Algérie est aujourd’hui l’un des pays qui ont la plus faible dette extérieure de la planète. En 2008, elle a profité de la hausse des prix du pétrole pour rembourser par anticipation l’intégralité de sa dette extérieure. « S’endetter à l’extérieur signifie silence », a-t-il justifié, et l’Algérie n’est pas prête du tout à risquer sa liberté de parole, notamment en ce qui concerne son soutien aux causes justes. À propos de la Palestine, le chef de l’État a rappelé avec force qu’elle a le droit d’avoir un État et une souveraineté inaliénables, en dépit du « plan », qui « vise à faire oublier l’existence du peuple palestinien ». « Il est temps pour que les Palestiniens disposent enfin de leur État », a-t-il soutenu, avant d’évoquer une autre question de décolonisation, celle du Sahara occidental. « Il faut un référendum pour permettre au peuple sahraoui de décider de son avenir. C’est au peuple sahraoui de décider et à personne d’autre », a-t-il insisté, en soulignant les souffrances de ceux-ci dans les camps de réfugiés. « Il y a des Sahraouis qui ont 45 ans aujourd’hui. Ils sont nés dans les camps, ont vécu dans les camps. Ils ont perdu tout espoir », appelant l’ONU « à jouer son rôle pour accélérer la décolonisation des territoires sahraouis » et soulignant que le soutien de l’Algérie à la cause n’est dirigé contre aucun pays. Reprenant les sujets du redressement de l’économie dans le but de se libérer de la dépendance aux hydrocarbures et le renforcement des capacités de l’ANP, il a estimé qu’ils vont de pair, dans un monde plein de défis en tous genres. « Nous renforçons les capacités de l’armée pour permettre à la génération actuelle de vivre en liberté et de ne pas avoir les mains liées », a souligné le président de la République, tout en affirmant avec certitude que cela ne vise aucun pays. « Aujourd’hui, il faut que nous sauvegardions notre indépendance. J’ai déjà dit que l’indépendance, nous la préservons avec une armée forte et une économie forte », a-t-il déclaré. « À mesure que nous renforcerons l’armée, nous réduirons les convoitises. Ce n’est pas une armée qui se renforce pour attaquer. L’histoire témoigne que depuis l’indépendance, jamais l’Algérie n’est sortie de la légalité internationale. Jamais, elle n’a attaqué personne. L’Algérie a été attaquée, mais nous, jamais. Nous défendons notre terre uniquement. Nous renforçons notre armée pour protéger notre territoire, pour que cette génération vive libre et maîtresse de son destin », a-t-il répondu indirectement à certaines parties étrangères, notamment celles qui n’avaient pas hésité à servir de base aux terroristes du GIA durant la décennie noire. Saisissant la date du 8 mai, Tebboune a rejeté une nouvelle fois « toute concession » dans le dossier de la mémoire de la colonisation française.

Mohamed Mebarki

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