Une délégation du bureau régional du Fonds mondial pour la nature, plus connu sous son acronyme de WWF (de l’anglais « World Wide Fund for nature ») a inspecté le lac Fetzara, durant la semaine en cours, dans le cadre d’une visite en Algérie visant ses zones protégées. C’est dans le cadre d’une convention avec la direction générale des Forêts que cette équipe s’est rendue en Algérie pour effectuer des formations au profit des organismes agissant dans le secteur de la protection des zones humides en particulier, et les zones naturelles en général. La même délégation a déjà fait escale à El Kala pour le même motif. D’une superficie de plus de 5.500 hectares, la plus grande zone humide salée d’Afrique du Nord, le lac Fetzara, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, est dans un état catastrophique, étant notamment menacée par l’assaut du béton. L’un des plus importants espaces migratoires et d’hibernation est livré à l’agression quotidienne de l’Homme. Ce lac se caractérise, chaque hiver, par une fréquentation très importante de plus de 30.000 oiseaux migrateurs qui y viennent pour nidifier et se reproduire tout autant que de nombreuses autres espèces animales aquatiques et subaquatiques. À relever toutefois que les conventions ratifiées par l’Algérie, dont Ramsar, ne sont pas scrupuleusement appliquées, ce qui menace sérieusement la faune et la flore des zones humides. Ramsar sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. À noter également que le Fonds mondial pour la nature est l’une des principales Organisations Non Gouvernementales (ONG) environnementales internationales. L’idée maîtresse du WWF se résume dans son slogan : « Construire un avenir dans lequel les gens vivront en harmonie avec la nature ». Il intervient sur des thèmes variés, avec une perspective centrée sur sept enjeux environnementaux : vie sauvage, forêts, océans, accès à l’eau potable, climat & énergie, nourriture, biodiversité. Avec un réseau actif dans plus de cent pays rassemblant au total cinq millions de membres, le WWF est l’une des premières organisations mondiales à avoir été créée pour protéger la nature au niveau mondial. Le WWF s’est installé en Tunisie depuis 1994. Depuis 2013, le bureau de Tunis s’est élargi pour couvrir toute la région de l’Afrique du Nord. Ceci interpelle les observateurs sur les raisons de l’absence d’une présence algérienne dans la dynamique de cette organisation. Le plus grand pays d’Afrique en matière de superficie et, de facto, détenant le climat le plus diversifié, se contente ainsi d’un rôle subalterne dans une entreprise aussi capitale, à savoir la représentation du WWF en Afrique du Nord.
Z. A.
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