Deux confrères de la presse nationale nous ont appris, hier lundi, que le président de la République serait entré dans une colère noire contre certains « grands » partis et d’autres formations microscopiques, qui usent et abusent de son nom et de son portrait dans une campagne, avant même la convocation du corps électoral. Au-delà du caractère prématuré de ce genre de manifestations, qui sèment la suspicion et inspirent la méfiance aux électeurs, il y a lieu de s’inquiéter de la résurgence des pratiques malsaines de la « Issaba » qui entourait Bouteflika. Ainsi, le RND, qui veut visiblement se faire pardonner sa sortie des rails en 2019, a poussé le zèle jusqu’à déployer un immense « Tifo » à la gloire d’Abdelmadjid Tebboune, lors d’un meeting à Mila. On se serait cru dans un stade de foot tellement la scène était impressionnante. Ce parti, peuplé entre autres de fonctionnaires et autres personnages sulfureux, à l’affut des bonnes opportunités pour se placer ou se replacer, croyait bien faire en usant des mêmes recettes que celles en vogue du temps de Saïd Bouteflika et de sa clique de prédateurs et d’oligarques. Sur les réseaux sociaux, ces images ont terriblement choqué. Certains internautes se sont même permis de ressortir quasiment les mêmes images des « chiyatine » (les laudateurs, NDLR) du temps de Bouteflika et son cadre, que certains fieffés partisans idolâtraient comme un totem devant les caméras. Nous pensions en avoir fini avec ces pratiques de la « Jahiliya ». Ceci d’autant plus que le chef de l’État avait invité les amateurs de la brosse à reluire, lors de son discours d’investiture, d’effacer le mot « fakhama » (son excellence, NDLR) de leur vocabulaire. Il faut croire que ces comportements ont la peau dure. La « Nouvelle Algérie » du président Tebboune ne cadre pas du tout avec la persistance de ces résidus de l’ordre ancien. Autres temps, mais mêmes mœurs. On comprend mieux alors la colère présidentielle, de voir son image exploitée aussi bêtement et sans aucune vergogne, par de sulfureux personnages qui plus est. Cette cinglante mise au point vient à point nommé, pour mettre un terme à des pratiques éhontées par des gens en mal de crédibilité. L’Algérie, qui fait face à des menaces diffuses à ses frontières, a plus besoin de fédérer toutes ses forces vives pour les contrer que de provoquer des schismes. Le président Tebboune, qui n’a du reste pas encore annoncé sa candidature à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, dispose de suffisamment de soutiens politiques et populaires pour briguer un second mandat, et n’a aucunement besoin de s’encombrer de ce genre de soutiens.
Par Imane B.
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