Un apprenant de l’Institut National de la Formation et de l’Enseignement Professionnels (INFEP) Larbi Ben M’hidi de Mila et sa professeure de contrôle de la qualité des industries agroalimentaires viennent de produire un savon à partir des huiles de friture. Il s’agit de l’élève Abdeldjalil Sadrati et Safia Karbache, ingénieure en agroalimentaire et enseignante à cet institut. Karbache a indiqué à L’Est Républicain le samedi 1er juin, à l’occasion de la tenue, au sein de l’établissement, d’une exposition dédiée à la créativité des pensionnaires des instituts et centres du secteur, que son élève et elle-même ont travaillé, depuis 2021, sur la mise au point d’une formule pour la production d’un savon de toilette à base d’huiles de friture et que leurs recherches se sont soldées de succès. Approchée lors de la manifestation, l’enseignante a précisé : « L’idée s’est imposée pendant la période de la Covid-19. A ce moment-là, le besoin en produits d’hygiène a explosé. C’est dans les conditions particulières de la pandémie que l’élève Abdeldjalil Sadrati a eu l’idée de travailler sur l’élaboration d’un savon de toilette peu coûteux et ami de la nature. Je l’ai encouragé et me suis associée à lui. Le plus gros du travail, c’est-à-dire la recherche et les expériences, c’est lui qui l’a fait. Ma participation se limitait au contrôle technique de la qualité du produit à différentes étapes de son élaboration. Et au bout de quelques mois, nous avons pu mettre ce savon au point ». Pour la parenthèse, le produit fini ressemble à ce savon brut dénommé Savon de Marseille. Notre interlocutrice précisera, d’autre part, qu’elle et son élève ont été conviés à des expositions régionales et nationales et que leur savon a été officiellement inscrit à la plateforme des projets innovants du ministère de tutelle. « On a participé à une exposition régionale dans la wilaya de Sétif et à la deuxième édition du Salon national de la créativité. Le ministère a trouvé notre formule originale et a officiellement inscrit le produit sur sa liste des projets innovants », a-t-elle expliqué. S’agissant de sa composition chimique, notre interlocutrice se contentera de dire : « Ce savon est composé à 80 % d’huiles de friture. Le reste, ce sont des ingrédients mis au point par la recherche réalisée par le jeune étudiant ». Elle rassurera, par ailleurs, que les analyses physico-chimiques réalisées sur le produit ont prouvé qu’il est d’une grande qualité. En plus de sa valeur hygiénique, ce produit est qualifié « d’écologique » par l’enseignante. « Les huiles végétales utilisées dans les fritures, que les gérants des restaurants déversent dans les égouts, seront désormais utilisées comme matière première à ce produit. Cela minimisera l’impact de ces matières grasses sur le milieu naturel », expliquera-t-elle. Notre interlocutrice nous apprendra, d’autre part, que ce savon pourrait être produit en forme liquide. Il est à signaler que l’auteur de la formule ambitionne de réaliser une start-up, selon une indiscrétion de son enseignante. Bon vent.
K. B.
Partager :