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Lutte intense contre le trafic de psychotropes : Les auteurs encourent jusqu’à 30 ans de prison

La lutte contre le trafic et la consommation de psychotropes se poursuit en Algérie sous plusieurs formes. Elle est intense et sans relâche, menée à un rythme élevé par des services de sécurité déterminés à mettre un terme à une activité illicite entrainant derrière elle des intérêts financiers considérables au profit des réseaux mafieux, sans compter ses répercussions sociales et sanitaires sur l’ensemble du pays. A défaut de pouvoir anéantir à court terme la commercialisation et l’usage détournés de certains produits pharmaceutiques, les pouvoirs publics, de leur côté, comptent absolument tout mettre en œuvre pour s’adapter à une situation fort complexe, en élaborant des textes de lois aux conditions de lutte contre un phénomène engendrant deux énormes problèmes, l’un lié à la criminalité et l’autre ayant trait à la santé publique. A cet effet, un arrêté vient d’être publié au journal officiel. Le texte est venu combler un vide juridique en modifiant et complétant l’arrêté du 27 Rajab 1443 correspondant au 28 février 2022 portant classification des plantes et substances classées comme stupéfiants, psychotropes ou précurseurs. Le ministère de la Santé a donc introduit une nouvelle classification nationale, selon laquelle trois médicaments ont été inclus dans la liste des substances psychotropes, dont le trafic et l’utilisation illégale sont punis par la loi. Ces trois produits pharmaceutiques sont la Prégabaline, connu sous le nom commercial Lyrica ; médicament utilisé dans le traitement des douleurs neuropathiques et des crises d’épilepsie, et également dans le traitement des troubles du stress post-traumatique comme l’anxiété généralisée. Le Tramadol, un antalgique conçu pour calmer la douleur puisqu’il possède le même effet que la morphine. Et le Trihéxyphenidyl, utilisé pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson. Désormais, le trafic de ces psychotropes est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison. Au cas où il s’agit d’un réseau, tous ces membres risquent la réclusion à perpétuité. Quelques exemples pour montrer que le phénomène a pris une dimension fort préoccupante ; en 2023, le mois de mars précisément, la direction générale de la sûreté nationale avait mis en ligne un reportage montrant une des plus importantes saisies de psychotropes par le service central de lutte contre le trafic des stupéfiants. Une importante quantité de substances psychotropes provenant d’un pays voisin, et qui devrait transiter par Tamanrasset avant d’être acheminée vers Alger avait été interceptée. Une prise de 1 600 000 capsules de Prégabaline d’une valeur estimée à 100 milliards de centimes. Selon l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, les quantités de psychotropes saisies durant la première moitié de l’année 2022 seulement sont effarantes. Pas moins de 1,2 million de comprimés psychotropes ont été interceptés par les services de sécurité, entre janvier et juin.

M.M

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