Le problème de sécurité sur les plages, qui préoccupe sérieusement les autorités de la wilaya d’Annaba, semble cette fois-ci pris en charge de manière concrète. En effet, approché à ce sujet hier, samedi 22 juin, lors du coup d’envoi de l’ouverture de la saison estivale 2024, donné à partir de la plage Djenane El Bey de Seraïdi, le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, a tenu à rassurer les estivants en précisant qu’une batterie de mesures susceptibles de remédier à cette situation alarmante a déjà été prise. « Ce matin, afin de garantir une réelle protection des estivants, j’ai signé une ordonnance pour prévenir ces incidents potentiellement dramatiques, laquelle sera exécutée par la Protection civile, en coordination avec la Marine et la Gendarmerie nationales », a-t-il annoncé. Le but de cette ordonnance, précise-t-il, est de veiller au respect des dispositions de l’arrêté ministériel n°666 du 13 juillet 2003, fixant les prescriptions spéciales de la navigation et de l’inspection des engins flottants nautiques à moteur. Des sanctions très sévères, voire des poursuites judiciaires, seront lancées contre les contrevenants en matière de sécurité des baigneurs. Le chef de l’exécutif a réaffirmé l’interdiction stricte de l’entrée et de l’amarrage de tous les véhicules marins sur les 21 plages autorisées à la baignade dans la wilaya d’Annaba. « Il est fermement interdit aux embarcations et autres engins maritimes motorisés de se rapprocher à moins de 100 mètres du rivage. Il est également exigé que les marins pêcheurs n’installent pas de filets de pêche à moins de 300 mètres des plages », a-t-il indiqué. Selon des informations recueillies auprès des corps constitués impliqués dans ces mesures, « Des opérations visant à mettre un terme aux exhibitions de rodéo-nautique des jet-skis au beau milieu des estivants, un phénomène de plus en plus répandu sur les plages surveillées, sont au programme des garde-côtes et des éléments de la Protection civile ». Du côté de la Protection civile, face au non-respect des dispositions régissant la réglementation de la navigation maritime, une pratique courante depuis des années sur les plages autorisées à la baignade, il a été prévu pour l’occasion la pose de bouées de balisage délimitant le périmètre réservé à la baignade, strictement interdit à toute embarcation équipée d’un moteur.
Shows bêtes et méchants…
En effet, une absence totale de conscience citoyenne en matière de respect des dispositions régissant la réglementation de la navigation maritime et des mesures de sécurité au profit des baigneurs, est constatée, ces derniers jours, sur pratiquement l’ensemble de la côte maritime d’Annaba. Des filets de pêche largués à moins de dix mètres du rivage, les tentatives incessantes des vendeurs de stationnement et des squatteurs de plage, et pour compléter le tableau, la présence massive d’embarcations motorisées, caractérisent désormais le littoral ouest d’Annaba. Toutefois, ce sont surtout les jet-skis, devenus les nouvelles stars de la côte annabie, qui ont créé une situation de panique générale parmi les baigneurs à la veille de l’ouverture de la saison estivale. Depuis quelques jours, nous observons, notamment du côté des zones de Vivier, Belvédère et la Caroube, une forte présence de « cascadeurs » manœuvrant des scooters des mers de marque Kawasaki au beau milieu des nageurs. Parallèlement, les pêcheurs opérant au large des côtes annabies semblent défier tout le monde en causant de graves dommages à la faune, à la flore et même aux estivants. Il est signalé à ce sujet que des filets de pêche sont délibérément largués à moins de dix mètres du rivage, le long de la banquette de la zone de Vivier. Selon les informations disponibles, cette situation est attribuée aux actions « criminelles » des propriétaires d’embarcations de quelque 23 mètres (450 à 600 chevaux). Ils pêchent à proximité des côtes avec des méthodes interdites même dans les pays les plus reculés de la planète, comme la pêche à la traîne avec des filets maillants dits « 9,2 » ou l’utilisation de filets « invisibles » en pêche semi-pélagique. Selon nos sources, près de 600 engins maritimes ont été recensés à Annaba, nombreux d’entre eux rivalisant pour l’attention près des plages bondées de baigneurs. Ces dernières années, plusieurs accidents mortels ont déjà eu lieu, certains ayant causé des décès où les victimes ont été sévèrement blessées.
B. Salah-Eddine
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