Signé à la veille de l’ouverture de la saison estivale par le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, l’arrêté interdisant la location de parasols, tables et chaises sur les plages autorisées à la baignade, est-il appliqué ? La réalité semble, malheureusement, répondre par la négative, si l’on se fie aux pratiques indélicates de plusieurs individus écumant les plages les plus fréquentées de la corniche annabie. À commencer par la plage Fellah Rachid (ex-Saint Cloud).
Selon le témoignage de familles qui se sont approchées de notre rédaction, un individu barbu, la trentaine entamée et portant un chapeau de paille, interpelle toutes les familles qui mettent le pied sur le sable pour leur imposer « au moins » un parasol, à raison de 500 dinars, la transaction s’effectuant au vu et au su de tout le monde. Pis, à quelques pas du siège de la septième Sûreté urbaine, avons-nous constaté sur place. Sur la plage Rizi Amor, une pratique similaire s’est installée, mais plus discrètement. En effet, certaines personnes adeptes de gains rapides, mais informels, placent leur équipement de plage dans des abribus, ou dans des bus à l’arrêt, stationnés face à une école primaire derrière le siège de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA). Les estivants ayant vécu l’expérience racontent qu’ils sont interpellés pour qu’on leur fournisse des parasols, des tables et des chaises. Pour tromper les caméras, ils doivent aller chercher eux-mêmes cet équipement. Dépendant de la Gendarmerie nationale, les plages de la Caroube, Refès Zahouane (Ex-Toche) ou encore Belvédère et Aïn Achir, sont également concernées par ce commerce prohibé. Ainsi, des individus sans foi ni loi, continuent d’exploiter illégalement les plages, plaçant leurs tables et chaises sur le sable, menant la vie dure aux estivants, qui peine à trouver une place où s’installer. Ainsi, l’interdiction émise par les pouvoirs publics quant à l’occupation non autorisée des plages, ne semble vraiment décourager ou dissuader personne. Ces individus, qui défient les lois de la République, imposent carrément leur diktat au vu et au su de tous. Des estivants qui ont tenté de placer leurs propres parasols ont été menacés, voire agressés. Par ailleurs, de nombreux vacanciers souhaitent le renforcement de la sécurité des plages par des agents de sécurité, afin de mettre un terme à ces dépassements. Pourtant, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mokhtar Didouche, a affirmé et réaffirmé que « les plages appartiennent à l’État et personne n’a le droit de les occuper… » La question que tout le monde se pose aujourd’hui dans la ville n’est pas celle de savoir pourquoi la loi est-elle transgressée sans répit et pratiquement dans toutes les plages autorisées à la baignade que compte la wilaya, mais plutôt : « pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée et en premier lieu protégée ? Est-ce la loi du dol ? »
B. Salah-Eddine
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