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Faux pas 

Les relations algéro-françaises sont-elles entrées dans une zone de turbulences ? Ce n’est pas la première fois qu’entre Alger et Paris, l’incompatibilité passe au premier degré, dépassant le cadre des malentendus, sauf qu’en ce mois de juillet caniculaire, tout pousse à confirmer la poursuite de la détérioration de la visibilité entre les deux capitales. Pour combien de temps encore ? Personne ne le sait, sauf un cercle très restreint du microcosme politico-économique parisien, qui vient d’annoncer contre toute attente le soutien de la France au projet d’autonomie marocaine sur le Sahara occidental. « La main dans la main », c’est l’impression que veulent donner au monde l’Elysée et le Makhzen, dans une attitude apparentée à du chantage diplomatique que la France aurait l’intention d’exercer sur l’Algérie. Ne s’agit-il pas d’une forme de pression que le Quai d’Orsay a été chargé d’endosser en direction de l’Algérie à moins de deux mois des élections présidentielles du 7 septembre prochain ? Existe-il des parties (étrangères) qui essayent de tout mettre en œuvre pour peser sur le cours du prochain scrutin ? Des questions légitimes que chaque algérien a le droit de se poser en cette période. La question du Sahara occidental constitue un problème de décolonisation pris en charge par les Nations-Unis, et la récente position française, contestable sur les plans juridique et politique, n’est qu’une tentative vouée à l’échec. Ceux qui l’ont conçue, en poussant la France à abandonner la neutralité, savent pertinemment qu’il s’agit d’une approche sans lendemain. Car au niveau des cercles les plus influents en politique internationale, le prétendu plan d’autonomie marocain est loin d’être crédible pour ne pas dire inacceptable sur tous les plans ; sinon pourquoi il dure depuis plus de dix-sept ans, sans mener à aucune issue. En prenant le risque de défier la communauté internationale à propos de la question du Sahara occidental, Paris ne fait que « jouer » le rôle d’un sous-traitant ; un rôle incompatible en théorie avec son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. En plus du fait qu’elle «ne sert absolument pas l’objectif de la paix au Sahara occidental », la décision française constitue une énième provocation que la légalité internationale ne manquera de dévoiler aux yeux de l’opinion publique mondiale.

Mohamed Mebarki

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