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Compteurs à zéro !

On pensait que l’été allait accoucher d’une embellie dans les relations algéro-françaises notamment après la rencontre chaleureuse entre les présidents Tebboune et Macron en marge du sommet du G7 à Bari. C’est finalement l’automne qui arrive plutôt que prévu à la ferveur de la décision inattendue de la France de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Du coup, les compteurs sont ipso facto remis à zéro entre Alger et Paris jetant ainsi un froid qui risque d’être glacial sur des rapports qui alternent entre le bon, le mauvais et désormais le pire.  Conséquence qui paraît évidente de ce coup de poignard de Macron, la visite d’Etat que devrait entreprendre le président Tebboune à Paris, fin septembre ou début octobre, semble s’inscrire à l’imparfait.   On voit mal en effet comment le président de la République puisse «honorer» le locataire du Quai d’Orsay d’un déplacement en fanfare après que celui-ci ait fait allégeance de manière obséquieuse au roi du Maroc en lui offrant un soutien franc et massif à sa colonisation du Sahara occidental. En foulant aux pieds et de manière aussi assumée la légalité internationale et le respect des droits de l’homme que lui commande sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, la France perd toute respectabilité. L’Algérie qui a retiré son ambassadeur à Paris, envoie un message ferme à savoir qu’il y a un avant et un après la reconnaissance du plan d’autonomie marocain», comme «seule base de règlement» de la question sahraouie .Il n’est pas exagéré de dire que les relations entre l’Algérie et la France sont désormais au bord de la rupture. La ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf a confirmé hier dans sa conférence de presse cet état d’esprit des hautes autorités algériennes et souligné la gravité de ce «coup bas» de Macron comme il est perçu à Alger.  Le chef de l’Elysée qui multipliait ostentatoirement les marques de respect, de chaleur et de complicité à chaque fois qu’il croise le président Tebboune, a agi en effet comme un Judas avec ses baisers qui sonnent maintenant comme des morsures. Et pour cause !Emmanuel Macron vient de commettre ce qu’aucun de ses prédécesseurs, y compris le plus marocain des présidents français, Nicolas Sarkozy, avec une légèreté déconcertante, sans en mesurer «lucidement toutes les retombées potentielles», comme le souligne à juste titre le communiqué du MAE. Un voile épais va sûrement envelopper à nouveau le ciel entre Alger et Paris et pour longtemps peut-être.  Parce que, si la colonisation marocaine du Sahara occidental est érigée en «cause sacrée» par un roi qui joue le fou, pour l’Algérie cette question relève également de la sécurité nationale. La France a donc choisi son camp et notre pays en a pris acte. Sérieusement.  

Par Imane B

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