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Affaibli : Le Niger contraint de composer avec les groupes terroristes

Comme tous les pays de l’Afrique subsaharienne, le Niger fait face à la montée en puissance des groupes djihadistes, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire actuelle, qui a renversé l’ancien président Mohamed Bazoum. Diminuée, sans ressources suffisantes et avec une armée très modeste, incapable de faire face à des groupes qui se fondent dans la population, l’armée nigérienne n’a d’autres choix que de recourir à d’autres moyens, afin de limiter l’impact des violences. Ainsi, plusieurs sources médiatiques ont révélé ces derniers jours que les autorités de Niamey ont conclu des accords avec plusieurs groupes terroristes. Des dizaines de terroristes détenus par les autorités ont été libérés, en contrepartie de la libération de dizaines de militaires nigériens, pris en otage par des groupes islamistes. À ces libérations s’ajoutent des compensations versées en milliers de francs CFA. Tout cela en contrepartie d’une paix relative et surtout conjoncturelle. Parce que si ces accords ont permis de libérer certains otages, ils ont également permis aux groupes terroristes de se renforcer en armes et en financements. C’est dans un cercle vicieux que se jette ainsi le pouvoir nigérien : le paiement des rançons permettra aux familles de retrouver les leurs et aux citoyens des régions touchées par les violences de retrouver un minimum de sérénité,mais cela renforcera ces groupes et élargira leur rayon d’action. Leurs activités s’étendront ainsi à d’autres régions, endeuillant d’autres familles et obligeant les autorités du pays à déployer un surplus de moyens financiers et militaires pour les combattre.  Cela a été démontré par des actions similaires, expérimentées par des puissances comme la France et les États-Unis. À chaque fois, c’est un échec. Pourtant, une expérience existe déjà. L’Algérie, qui a combattu le terrorisme islamiste durant plus de dix ans, a fini par comprendre que payer des rançons permet aux terroristes de se financer. Pour cela, elle a mené une campagne internationale, à travers les Nations-Unies et les organisations régionales, afin d’interdire cette pratique. Une réunion de haut niveau s’est même tenue et a conclu à une interdiction de payer des rançons à ces groupes. Cela passe évidemment par un combat acharné contre ces terroristes militairement, mais aussi par d’autres moyens, politiques et diplomatiques. Cependant, cela peut parfois générer des deuils lorsque l’État refuse de céder au chantage. C’est parfois le prix à payer, pour que les groupes terroristes ne gagnent pas leurs batailles face aux États. Il n’existe malheureusement aucun autre moyen de combattre des groupes qui utilisent la détresse des populations, comme c’est le cas au Niger pour diffuser leur propagande et recruter des combattants, que l’intransigeance et bien sûr une bonne présence de l’État sur l’ensemble du territoire. Mais cela est un autre discours.

Akli Ouali

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