L’ex-chef de l’ex-Hamas, Abderrazak Mokri, joue un jeu extrêmement dangereux pour le pays. On connait sa légendaire prétention d’être plus palestinien que les Palestiniens, plus turc que les Turcs et évidemment plus musulman que tous les musulmans. Mais on était loin de se douter qu’il allait faire preuve d’une telle outrecuidance, en lançant un appel au président de la République afin d’envoyer, tenez-vous bien, notre armée guerroyer à Ghaza ! C’est ce qu’il a osé, par le biais d’une publication aux accents de tract, émise avant-hier lundi soir sur sa page Facebook et dans laquelle non seulement il fait une interprétation insidieuse des propos du candidat Tebboune dans son meeting de Constantine, mais plus encore, il lui demande de convoyer des armes de guerre à la résistance palestinienne. Logiquement, ce « tract », indigne d’un homme politique a déchiré la Toile et soulevé une vague de condamnations virtuelles, en ce sens qu’il est de nature à porter atteinte à la sécurité nationale. La scandaleuse tribune d’Abderrazak Mokri prend l’allure d’une déclaration de guerre. Qui a mandaté l’ex-chef du MSP pour parler au nom du président et donc au nom de l’Algérie ?Plus exactement, qu’est-ce qui fait courir le représentant local de la nébuleuse des « ikhwan » (le mouvement des frères musulmans), pour oser un appel aussi irresponsable que dangereux au nez et à la barbe des hautes autorités du pays, seules habilitées à porter la voix de l’Algérie en matière de politique étrangère ?Ce forfait politique commis par Abderrazak Mokri est assurément un précédent grave, qui nécessite un sévère rappel à l’ordre. Hier mardi, quasiment tous les médias, notamment les chaines de télévision de l’entité sioniste, ont fait des déclarations de Mokri leur sujet d’ouverture. On y retrouve invariablement ce titre : « Le président algérien appelle à une guerre contre Israël ! » qui passait en boucle ! Voyez-vous à quel danger l’irresponsabilité politique d’un homme pouvait exposer le pays, à fortiori dans ce contexte exécrable, où notre pays est très mal vu. Dans cette affaire, Mokri a commis de graves impairs : d’avoir d’abord, fait une fausse interprétation des déclarations du candidat Tebboune, qui parlait uniquement d’un soutien humanitaire à Ghaza, via la construction d’hôpitaux de campagne. Ensuite qu’il engage, médiatiquement du moins, le pays dans une perspective dangereuse en laissant entendre que son armée est dans un branle-bas de combat. De quoi apporter de l’eau au moulin de nos ennemis (Marocains et Israéliens en tête), dont la propagande anti-Algérie est leur pain quotidien. Chez nous, les péroraisons de Mokri sont perçues comme des moqueries (sans jeu de mots), mais de l’extérieur, elles font très mal. Même pris d’une overdose de chaleur, l’ex-chef islamiste ne devrait pas ignorer que l’Armée Nationale Populaire (ANP) ne quittera jamais les frontières nationales, sauf sous mandat de l’ONU, conformément à la Constitution. Mais allez arrêter le frénétique Mokri, qui fait feu de tout bois après avoir vu son doux rêve d’être président se briser contre les murs de ses frères au sein du MSP ! Il faut pourtant bien lui signifier d’arrêter son petit jeu.
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