Les succès s’enchainent pour la toute nouvelle formation de basketball d’Annaba, l’Union Sportive Abnaa Bouna (USAB), fondée en octobre 2023 par des jeunes de la ville, férus de sport. Ce nouveau club, qui a débuté sa noble mission de faire renaitre le basketball annabi de ses cendres avec les plus jeunes, s’est retrouvé presque par hasard avec une équipe senior, qui n’a cessé d’étonner et de performer, malgré le manque d’expérience, et surtout de financements. En effet, le manque de fonds et l’absence quasi totale de subventions octroyées à la jeune formation menacent l’existence même d’un club ambitieux, qui réalise l’impossible malgré les obstacles et les difficultés. Forts de huit coachs et encadreurs, dont le célèbre Farid Doghmane, grand nom du basket de la ville, pour 137 basketteurs en herbe, le club ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, visant les 200 adhérents pour la saison 2024-2025, afin de trouver les nouvelles pépites du basketball local, qui seront appelées à briller aussi bien en national qu’à l’international, en plus de constituer un vivier de joueurs performants. Tout ce beau monde s’entraîne aux salles du complexe omnisports Said Brahimi (Pont Blanc) et de Didouche Mourad, pour préparer les rencontres de la Ligue régionale de la wilaya. Grâce à un travail acharné et à une organisation bien huilée, tout roule pour les plus jeunes. Les choses sont en revanche moins idéales pour l’équipe senior. Pour la petite histoire, suite à l’accession du club de football de l’US Boukhadra (USB) en Ligue inter-région, il a été décidé d’arrêter les activités de l’équipe de basket. L’USB ne pouvant en effet entretenir une équipe de basket et en même temps continuer à développer une équipe de football en pleine ascension, car les moyens manquent cruellement. C’est ainsi que le président de l’USAB a saisi l’opportunité d’avoir une équipe de joueurs adultes et a « récupéré » ce qui est désormais l’Union Sportive Abnaa Bouna, unique représentante de la Perle de l’est en division de Nationale 2 de basketball. Après quelques modifications de l’effectif et un nouveau coach, l’USAB senior s’est transformée en véritable rouleau compresseur : champion et leader de la poule B de Nationale 2, avec treize victoires pour une unique défaite. Durant la première phase des playoffs qui ont suivi, l’équipe a reçu à domicile les meilleurs clubs de la poule B, privilège du leader oblige, réalisant cette fois un sans-faute avec trois victoires sur les trois matchs joués. Au mois de mai se tenait la deuxième phase des playoffs, où l’USAB a pris deux victoires, avant de s’incliner face au JSB M’Sila, après un match très serré (46-49). Enfin, la troisième et dernière phase, jouée dans la fournaise du mois de juillet à Ouargla, et opposant les champions des quatre régions, a vu nos champions prendre le meilleur sur les formations de Laghouat et de Saïda, avec une seule défaite, face au RT Khemis Miliana. Une saison historique donc, avec vingt victoires sur 23 matchs joués, toutes compétitions confondues, qui fait entrer le club dans la légende du sport, tant local que national et qui a permis l’accession au palier supérieur : la Nationale 1.
Menacé de disparaitre
La joie a cependant été de courte durée pour l’ensemble du club, joueurs comme dirigeants, et la réalité des choses a fini par rattraper l’USAB. En effet, les lois sur les conditions d’octroi de subventions des clubs sportifs stipulent qu’il faut que le club soit en activité au moins durant une année, avant de pouvoir prétendre à un financement. Elles ne semblent pas prendre en considération les cas exceptionnels, comme celui de l’USAB, qui a tout raflé en moins de douze mois ! Une situation délicate, au vu des dépenses colossales que demande l’excellence sportives, voire paradoxale, quand on sait que certaines formations se voient attribuées des enveloppes financières importantes, mais avec des résultats qui se font encore et toujours attendre. « Les aides octroyées par l’Assemblée Populaire Communale (APC, NDLR) , même si nous leur en sommes reconnaissants, ne permettent même pas de couvrir une rencontre en déplacement, surtout pour se rendre dans des wilayas éloignées », nous dira Sid Ali Bouchama, vice-président du club et chargé de la communication, qui a pris attache avec L’Est Républicain. « Nos finances sont au plus bas, nous avons remué ciel et terre afin de trouver des personnes aptes à nous aider. Nous avons fait le tour des entreprises de la région afin d’obtenir des contrats de sponsoring, mais peu d’entre elles ont répondu positivement. » En effet, entre le transport, la restauration et l’hébergement, d’importants moyens doivent être déployés, sans parler de la maintenance des infrastructures, de l’achat des équipements et des autres frais engendrés par la pratique du sport à haut niveau. Une situation cauchemardesque que l’USAB tente de gérer au jour le jour, avec plus ou moins de succès. Il convient également de signaler que certains bienfaiteurs, issus d’Annaba, mais également d’autres wilayas, n’ont pas hésité à mettre la main à la poche, après avoir entendu parler de l’USAB sur les réseaux sociaux, sa page Facebook connaissant d’ailleurs une forte fréquentation (près de 3.500 abonnés). C’est pourquoi, les dirigeants demandent aux autorités de la ville, à leur tête le wali, de leur accorder leur soutien et de les aider à trouver une solution, pour un club qui œuvre « pour l’amour de la ville d’Annaba, pour redorer le blason du basketball annabi, pour nos enfants et pour l’amour du sport », nous dira notre interlocuteur, en guise de conclusion.
RS
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