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Dialogue politique inclusif : La classe politique au diapason

Le dialogue politique, principale annonce du Président Tebboune lors de son discours d’investiture d’il y a une semaine, continue d’être au centre du débat politique, dans la presse et sur les réseaux sociaux. Hommes politiques, éditorialistes et universitaires s’accordent à voir dans l’offre du chef de l’État une réponse au message fort exprimé lors de la présidentielle du 7 septembre, perçue comme l’expression populaire d’un désir de dégel du jeu politique. « Je vous ai compris ! », semble avoir dit en filigrane Abdelmadjid Tebboune, lorsqu’il a solennellement annoncé, regardant droit l’assistance : « Nous allons intensifier les contacts avec toutes les forces vives de la Nation, en vue d’organiser un dialogue national ouvert, afin de réfléchir ensemble à la démarche à suivre et d’édifier une véritable démocratie qui donnera le pouvoir à celui qui le mérite. » Fait notable, ce sont les partis de l’opposition qui ont réagi les premiers et de manière positive, se félicitant de cette initiative, tout en posant, bien sûr, leurs conditions, à une démarche somme toute classique dans ce type de processus politique à travers le monde. Ainsi, le RCD a « pris acte » de l’annonce du Président Tebboune, posant comme préalable à sa participation des « mesures d’apaisement ». Une tonalité similaire est perceptible dans le communiqué du Parti des Travailleurs (PT), pour qui « ce dialogue doit impliquer tout le peuple algérien. » Zoubida Assoul, candidate à la candidature recalée faute de parrainages suffisants, a déclaré qu’un dialogue national inclusif « est un pas dans la bonne direction. » Un état d’esprit identique se retrouve chez Youcef Aouchiche, candidat arrivé en troisième position lors de la présidentielle et qui s’est dit favorable au dialogue, qui est selon lui « l’ADN du FFS », tout en réclamant également « des mesures d’apaisement devant précéder ce dialogue » appelant le président de la République « à prendre des mesures de grâce. » Même si le dialogue ne fait pas partie des éléments de langage des partis qui ont soutenu la candidature du président Tebboune, son initiative n’en a pas moins été saluée. « Incarnation de la démocratie participative », s’enthousiasme le FLN, tandis que la présidente de TAJ s’enflamme pour la perspective de « préparer l’avenir », et pour le président d’El Moustakbel, « le dialogue va consolider le front intérieur », en plus de servir à « trouver le chemin pour l’Algérie de demain », dixit Jil Djadid. Une belle unanimité (à ne pas confondre avec un unanimisme) dans les réactions des partis, qui transcendent pour l’occasion leurs étroitesses partisanes, qui constitue déjà un bon présage pour la suite. La parole est désormais au président de la République, qui devrait encore s’exprimer dans les prochains jours pour fixer le cadre, le format, le contenu et le calendrier de ce débat, qui constitue en quelque sorte le vestibule de son second mandat, destiné à replacer la démocratie « au milieu du village. »

H. Khellifi

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