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Journée mondiale contre la rage  : Près de 120 000  personnes exposées au risque

La situation épidémiologique de la rage en Algérie et dans le monde sera au centre d’une journée scientifique, qui se tiendra aujourd’hui dimanche et demain lundi, à la Maison de la culture Houari Boumediene de Sétif. Des ateliers pratiques sont également prévus à l’Institut National Spécialisé en Formation Paramédicale (INSFPM) de la wilaya, à l’attention d’une centaine de médecins spécialistes et généralistes exerçant dans plusieurs wilayas de l’est du pays. La cérémonie officielle de célébration sera marquée par la présence de plusieurs cadres du ministère de la Santé et du bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en Algérie. En effet, le ministère a choisi Sétif pour célébrer la Journée mondiale contre la rage, placée cette année sous le thème « Briser les frontières de la rage ». Les participants, en présence d’experts de l’OMS et du département d’Abdelhak Sayah, assisteront à une présentation de la situation épidémiologique dans la wilaya de Sétif, exposée par le Dr Hamza Rouabah, maître assistant en épidémiologie et médecine préventive et chef de service de la prévention à la Direction de la Santé et de la Population (DSP) de Sétif. Dans une déclaration à L’Est Républicain, Dr Rouabah a souligné que le processus de lutte antirabique vise l’élimination des décès dus à la rage d’ici 2030. En Algérie, les chiffres montrent qu’au moins quinze personnes décèdent chaque année de cette maladie à déclaration obligatoire, et 120.000 personnes sont exposées au risque, voire mordues, chaque année par des chiens ou des chats, d’où l’urgence de tirer la sonnette d’alarme. Selon l’épidémiologiste, il s’agit de coordonner les actions de plusieurs acteurs, notamment ceux du secteur de la santé, de l’Éducation nationale, et du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire. « À Sétif, le nombre de personnes exposées au risque rabique a sensiblement augmenté ces cinq dernières années. Il est passé de 5.236 cas en 2020 à 12.003 cas en 2023. En 2024, nous avons enregistré 1.271 cas au mois d’août, contre 1.356 en juillet et 1.315 en juin. Durant les huit premiers mois de l’année en cours, le nombre total a atteint 8.881 cas », a indiqué notre interlocuteur. Et de préciser que les hommes sont plus touchés que les femmes, avec respectivement 72,05 % contre 27,94 %, et que les moins de quinze ans représentent 45,28 % des cas. L’étude sur la répartition des morsures par lieu et type d’animal a révélé que 41,93 % des morsures ont eu lieu à domicile, avec 47,82 % causées par des chats et 51,26 % par des chiens. Pour les morsures de chiens, 49,51 % sont dues à des chiens domestiques et 50,48 % à des chiens errants. Le conférencier a également abordé les prévisions concernant l’évolution des morsures et a averti que si les autorités concernées n’agissent pas rapidement et efficacement, leur nombre augmentera sensiblement en 2025. Il a rappelé les deux cas de rage enregistrés respectivement en 2018 et 2024, ce dernier ayant eu lieu le 4 juillet. Une jeune fille originaire de M’Sila, étudiante à l’université de Sétif, a été hospitalisée après avoir été attaquée par une douzaine de chiens errants. Elle a subi de multiples morsures, entraînant des plaies graves au visage, au cuir chevelu, à l’abdomen et aux membres. Elle a été initialement prise en charge au service des urgences du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Sétif, puis transférée au service des maladies infectieuses. Sauvée, elle est actuellement à Alger pour une prise en charge esthétique. Enfin, le Dr Rouabah souligne que la stratégie de lutte contre la rage repose actuellement sur la prise en charge post-exposition et la déclaration des cas aux services concernés. Il convient de signaler que l’abattage des chiens errants n’a pas permis de réduire le nombre de morsures. En 2024, pas moins de 3.469 chiens ont été abattus, mais le nombre de morsures a augmenté de 1.055 cas, soit une hausse de 13,48 % par rapport à 2023. Le conférencier estime qu’une mise en fourrière et une vaccination des chiens permettraient de réduire sensiblement ces chiffres.

Faouzi Senoussaoui

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